Claude Espinet le flic avec l’Afrique dans la peau

Le policier orléanais devenu artiste-peintre a eu mille vies dans la coopération avec l’Afrique où il a formé des policiers locaux, conseillé des dirigeants et représenté la France. Il a aussi rempli des missions pour l’ONU aux quatre coins du monde. Il raconte son étonnant parcours dans un livre.

Par Jean-Jacques Talpin

Il y a forcément de la nostalgie chez Claude Espinet, paisible retraité du quartier Dunois à Orléans. Car sa vie est un roman qui pourrait donner lieu à un beau film d’aventures et d’action. « Jusqu’au bout de mes rêves » n’est pas un roman mais un document, une compilation de tranches de vies racontées par son épouse la journaliste Monika Ionesco. Même s’il apparaît sous un pseudo, Claude Espinet tient à affirmer que « tout est vrai, rien n’a été imaginé ». Une précision utile tant sa vie est un concentré d’aventures, d’exotisme, d’histoires rocambolesques sans oublier une grande histoire d’amour. « J’ai toujours aimé les grands espaces avoue-t-il, je le tiens de mes parents, de mon père qui a vécu en Indochine et de ma mère suédoise ». Dans cette évocation de la Francafrique ne cherchez pas de révélations spéculaires ou croustillantes sur des coups politiques tordus, des barbouzeries (encore que…), des opérations spéciales ou des indiscrétions sur Jacques Foccart, « l’Africain occulte de de Gaulle ». D’ailleurs, Claude Espinet n’était pas espion ou honorable correspondant du SDECE (devenu DGSE) mais policier au sein d’un service de coopération entre la France et les polices africaines.

La chasse à l’éléphant

Jeune policier, il est intégré à ce service en 1964 et part aussitôt en Afrique : il y restera 20 ans sillonnant le Gabon, la Haute Volta, Centrafrique, la Guinée et d’autres. « J’étais chez moi en Afrique s’émeut-il c’était mon continent d’adoption, une grande famille, on me surnommait l’Africain blanc ». Il formera des centaines de policiers locaux aux méthodes modernes, côtoiera des présidents de la République, en aidera certains comme Bokassa ou Bongo. Il y noue des amitiés solides, fréquente l‘université », passe ses brevets de pilote et s’adonne à sa passion (qui ne l’a pas quittée jusqu’à la Sologne) de la chasse. Il raconte avec émotion les quelques éléphants qu’il a abattus : « évidemment c’était un autre temps, aujourd’hui ça ne passerait plus. Mais à l’époque les pachydermes étaient extrêmement dangereux pour les villages ».  En ce sens, son livre, même s’il s’en défend, est un ouvrage d’histoire que les moins de 40 ans ne peuvent connaître quand la France imposait encore ses intérêts en Afrique.

Le pinceau plutôt que le révolver

Après 20 ans d’aventures africaines, Claude Espinet est rappelé en France, parfois dans un bureau (« je suis responsable de la première carte grise avec hologramme ») souvent sur les chemins du monde, à l’ONU, au Cambodge, la Réunion, Haïti ou la Chine. Mais en 1994 cette vie de globe-trotteur s’achève. Il rentre alors dans une société d’import-export où il restera 25 ans avant de prendre sa retraite à 82 ans. A cet âge honorable, il sort ses pinceaux et entame une nouvelle vie, celle d’artiste peintre reconnu. Mais n’allez pas lui dire qu’il est bientôt au bout du chemin car son roman de vie est loin d’être terminé !

Jusqu’au bout de mes rêves » Par Claude Espinet et Monika Ionesco. Edition Les 3 colonnes. 20,50 euros.

Dédicaces et expositions

Claude Espinet dédicacera son livre ce samedi 3 septembre de 14 à 18 heures à l’Espace culturel du Leclerc d’Olivet et à la Fnac d’Orléans le samedi 10 septembre de 14 à 18 heures.

Il exposera par ailleurs se tableaux au Campo Santo d’Orléans du 23 au 25 septembre ainsi qu’à la salle des fêtes de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin du 22 au 26 septembre.

Commentaires

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  1. Merci beaucoup Jacques Talpin pour ce très bel article sur MAGCENTRE, qui nous a beaucoup touchés, Claude et moi !
    Bien à vous – Monika Espinet

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