Emotion. C’est avec infiniment de tendresse, de regret et d’estime, que nous avons appris le décès, le 11 août dernier, de Jean-Jacques Sempé. Ce poète unique et rare de la ligne pure, si frêle et spontanée, douce, fervente, amusée, généreuse, comme une offrande. Il était un maître de l’espace où il saisissait et campait, avec un respect amoureux, complice, fervent, chacun de nous, tout petit, dans ses espoirs.
Par Jean-Dominique Burtin.
Un artiste résonne au cœur des musiciens d’Orléans
Bon. Sempé s’en est allé et nous gardons au fond du cœur son volubile et pudique comme élégant regard sur Paris, le mien, qui attendrissait et reflétait nos balades en quête de poésie. Mais nous gardons aussi au creux du cœur cet amoureux du jazz, ce si doux amoureux confondant de vérité et de tendre subtilité évoquant, suggérant, aussi, les musiciens du classique.
Il fut aussi un adorablement doux, amoureux de la bicyclette et du cycliste solitaire, celui qu’évoque une chanson de Pierre Barouh, sur une musique de Francis Lai et qu’immortalisa en son temps Yves Montand.
A Orléans, place Sainte Croix, à deux pas du conservatoire d’Orléans, il est une charmante place où se croisent tant et tant de musiciens et d’élèves du conservatoire de la cité.
La vérité du regard de Sempé y résonne aujourd’hui pour toujours dans l’âme des artistes en herbe et professionnels émus. Sempé, c’était une fête sans cesse à portée de cœur. Son trait, cette merveilleuse improvisation sans repentir, son coup d’archet si délicat, n’aura de cesse de continuer de nous émouvoir et de continuer de saluer l’affection qu’on lui porte. Place aujourd’hui, au bout d’un quai de train, à l’évocation d’un quatuor en tournée. Grande estime envers un homme, dessinateur aux lignes attentives et aimées, humble artiste empli d’amour et de gentillesse.