Durant tout l’été, Magcentre vous propose de lire ou relire les articles qui ont marqué l’année, ceux que vous avez préférés, que vous avez le plus commentés ou partagés.
Date initiale de publication 4 février 2022
C’est un pan du patrimoine artistique et technique orléanais qui va trouver refuge à l’Atelier Musée de l’Imprimerie du Malesherbois. Michel Dubois, après avoir donné une machine à sérigraphier exposée dans la partie atelier du musée qui peut être utilisée par les stagiaires et étudiants de passage au Musée de Malesherbes, c’est un fond de 400 affiches que vient de déposer Michel Dubois au musée.
Par Gérard Poitou
Michel Dubois devant l’affiche de Michel Quarez Photo GP
A une époque où tout se faisait au bout du pinceau, Michel Dubois est d’abord peintre en lettres pour décorer boutiques et véhicules publicitaires avant de découvrir la sérigraphie dans les années 60. Technique à la base très simple de pochoir (souvenez-vous des affiches monochromes des étudiants des Beaux Arts de mai 68) qui permet par décomposition et aplats successifs d’obtenir des images polychromes. Michel Dubois comprend alors très vite la qualité incomparable apportée par l’usage d’encres couchées directement sur le papier donnant à la couleur une densité inégalée. Il va développer son entreprise avec les grands noms de l’affichage publicitaire qui envahissent alors le bord de nos routes pour la plus grande gloire des marques d’alors.
L’aventure américaine de Dubois Sérigraphie
Mais Michel Dubois, toujours à la recherche de nouveaux marchés découvre l’intérêt que peut offrir la sérigraphie pour la reproduction d’art et notamment pour la création d’affiches pour les galeries et expositions muséales. Parti des affiches pour le Musée des Beaux Arts d’Orléans, il va travailler pour de nombreuses galeries parisiennes pour lesquelles la sérigraphie offre la possibilité de petites séries. Et la consécration américaine va se produire dans les années 80, lorsque le Musée d’Art Moderne de New-York va commander à Dubois Sérigraphie des affiches reproduisant les œuvres des plus grands: Jasper Johns, Liechtenstein, Pollock, Picasso, Miro, Andy Wharol, dont la reproduction de la Gold Marylin est un défi et une réussite remarquable. Bien sûr, d’autres musées prestigieux vont suivre le MOMA et la qualité des travaux de Michel Dubois sera reconnue par de nombreux prix de notoriété internationale.
Gold Maryline d’Andy Wharol Photo GP
C’est ce lot exceptionnel d’affiches, parfaitement classées et répertoriées que vient d’offrir Michel Dubois à l’Atelier Musée de l’imprimerie. Les réalisations les plus emblématiques ornent déjà l’atelier du musée mais suite au succès de l’exposition de 2020 à Orléans malheureusement interrompue par la Covid, Jean Marc Providence, le directeur du Musée, ne cache pas son souhait d’organiser dans un avenir proche une grande exposition autour de la sérigraphie et de ces réalisations d’exception. En attendant, le musée proposera le trois avril prochain dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art une conférence sur la sérigraphie qui sera animée par… Michel Dubois.
L’espace atelier du Musée photo GP
Atelier Musée de l’Imprimerie