La limousine ministérielle à peine repartie de la rue Sainte Anne, la presse orléanaise recevait ce jeudi deux communiqués aux tonalités bien différentes, l’un émanent du maire d’Orléans, l’autre du GAGL 45, l’association LGBT+ visitée par la première ministre à l’occasion des quarante ans de la dépénalisation de l’homosexualité.
Par Gérard Poitou
Isabelle Lonvis-Rome, avec le GAGL45 3 juillet 2022 photo GP
Visiblement Serge Grouard (LR) ne s’intéresse qu’assez peu à l’événement qui motivait la visite ministérielle, il faut dire qu’il y a quarante ans, Jacques Chirac en tête et avec lui toute la droite avait voté contre la proposition de loi Badinter de dépénalisation de l’homosexualité. Non, toujours soucieux de son destin national, le maire d’Orléans profite de la venue de la ministre pour lui proposer “un partenariat novateur” sur les thèmes qui lui sont chers: sécurité, santé et écologie. Dans le communiqué de la ville d’Orléans, Serge Grouard ajoute “la nécessité de mettre en place cette gouvernance inédite pour affranchir l’ensemble de ces politiques des contraintes administratives et réglementaires, qui limitent notre capacité à agir efficacement dans des délais courts”, une sorte de passe-droit législatif octroyé à Orléans et plus généralement aux collectivités locales… Pas sûr que la première ministre soit très réceptive aux propositions du candidat à la présidence du parti Les Républicains.
Sans langue de bois
Le second communiqué émane du GAGL45 qui, très honoré de cette nouvelle visite ministérielle, met, sans langue de bois, les points sur les i quant à l’action du gouvernement en matière de lutte contre l’homophobie sous toutes ses formes: “Le GAGL45 a indiqué à la Première Ministre que la présence dans son gouvernement de ministres qui ont dit et redit leur rejet de l’égalité pour les personnes et les couples LGBT+, ne permettait pas à nos associations d’avoir, a priori, confiance dans la politique qu’elle mènera. Au-delà des mots, nous attendrons les actes.” et le communiqué du GAGL45 d’ajouter:“les associations n’ont pas besoin des félicitations des ministres, elles ont besoin de soutien financier, en 2022, pour la lutte contre les discriminations anti-LGBT+, le compte n’y est pas du tout !” en insistant par ailleurs sur la difficulté de trouver des financements dispersés dans plusieurs ministères pour une action qui doit s’inscrire dans la durée.
Quarante ans après la dépénalisation, il reste visiblement beaucoup à faire dans la lutte contre les LGBTphobies.
A lire aussi: La ministre Isabelle Lonvis-Rome rencontre le GAGL d’Orléans