Résiliente, Sophie Londez s’est lancée dans le coaching à la suite d’un syndrome d’épuisement professionnel. Pour prévenir les risques psychosociaux et aider les personnes à surmonter leurs difficultés émotionnelles, elle utilise les chevaux.
Par Jean-Luc Vezon
Vétérinaire de formation, cette Normande occupait une fonction de management au sein d’un réseau consulaire. Mise au placard pour « des incompréhensions de fond » avec son employeur, elle sombre alors dans la dépression.
« Même si j’avais de toute façon prévue de ne pas finir ma vie professionnelle comme salariée, le coup est dur à encaisser après 19 années de collaboration » explique cette quinquagénaire maman de deux garçons venue s’installer sur les rives de la Loire.
Son intérêt pour le coaching personnel et professionnel va alors émerger d’autant qu’on lui détecte un handicap cognitif (TSA). Elle décide alors de se former pour obtenir un diplôme de coach en bonne et due forme (certifié niveau 7 au RNCP). « L’entreprenariat est une solution pour des personnes atypiques dont je fais partie. Je fais les choses comme j’en ai envie, à mon propre rythme et je suis décideuse » assure-t-elle.
En 2019, elle se lance dans l’aventure et créée Puissance & Liberté, une micro-entreprise (désormais SASU) spécialisée dans la prévention du burn out et la préservation de la santé mentale. Reconnue personne handicapée, Sophie travaille avec les entreprises et les particuliers. Avec une prédilection pour les atypiques, c’est-à-dire celles et ceux qui ont une différence neurologique : HPI (Haut Potentiel Intellectuel), hypersensibilité, déficit d’attention, TSA ou dyslexie.
« Ces personnes ont du mal à trouver leur place à cause de leur émotivité. C’est d’autant plus vrai pour les femmes pour qui être HPI, par exemple, n’est pas un atout mais un handicap alors que pour un homme, on comprendra plus facilement le décalage de comportement » explique Sophie.
Le cheval un outil de médiation
Pour traiter ces dysrégulations émotionnelles, Sophie utilise le meilleur ami de l’homme, le cheval. Ancienne cavalière, elle connait parfaitement cet animal hypersensible qui a besoin de sentir les intentions. “ 80 % des signaux neurologiques viennent du corps. Rentrer en communication avec un cheval est un bon exercice. L’équicoaching ne requiert aucune expérience avec les chevaux. Quatre séances suffisent pour dépasser son stress, maîtriser ses émotions et gagner de la confiance ” précise la coach.
Avec les entreprises, Sophie aborde les stratégies managériales. « Pour un manager, il importe d’abord de mettre en place des relations de respect et d’ouverture à l’autre » insiste Sophie qui sensibilise ses interlocuteurs sur les soft skills (compétences douce) comme l’intelligence relationnelle ou les capacités de communication.
Cadre, posture, relation, pilotage, régulation, notre créatrice a conçu une méthode opérationnelle. « Un manager se doit de détecter la surcharge mentale, de dire au salarié qu’il est autorisé à se reposer. Je rappelle que l’employeur a l’obligation, en vertu de la loi, de maintenir la santé physique, mentale et sociale de ses collaborateurs » conclut Sophie qui vient aussi de passer une formation de Premier secours en santé mentale (PSSM).
Soutenue par l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), Sophie travaille dans toute la région avec un réseau de partenaires convaincus du bienfondé de l’équicoaching.