L’Orchestre des Jeunes du Centre, dirigé par Simon Proust, a commencé sa tournée de concerts. A l’issue d’une session de deux semaines de stage, les jeunes musiciens pré professionnels ont fait merveille à la cathédrale d’Orléans ce jeudi 28 juillet avec un programme sur le thème de la nature.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le logo de la 37e académie de l’OJC. Photo AC Chapuis
Au plein cœur de l’été les spectateurs étaient au rendez-vous dans la cathédrale Sainte Croix d’Orléans, aménagée pour accueillir l’effectif grand format de l’OJC, dos aux grandes portes, juste sous le majestueux orgue Cavaillé Coll de 1880. Une façon de jouer avec l’acoustique réputée difficile de cet édifice emblématique de la cité johannicienne.
Vue d’ensemble de l’OJC entre son public et l’orgue Cavaillé coll de la cathédrale d’Orléans Photo AC Chapuis
Auditeurs et instrumentistes prennent place, la cathédrale bruisse de tous les sons des musiciens qui « chauffent » en coulisses ou des spectateurs qui discutent en choisissant leur siège. Puis c’est l’entrée en scène des musiciens, et l’accueil par Cédric Clément, maître de chapelle de la cathédrale et Louise Grumbach, présidente de l’OJC. Après un accord soigneux géré comme de coutume par le hautbois et le premier violon, le chef entre pas de course et place à la musique.
Simon Proust avant une répétition au Conservatoire Maurice Ravel de Tours. Photo AC Chapuis
Le programme suit une thématique générale consacrée à la nature.
La forêt du Freischütz de Carl Maria von Weber est une belle ouverture de concert. Les cordes posent un tapis de velours pour les cors puis les violoncelles, avant l’entrée progressive de tout l’orchestre dans une course poursuite à travers le thème enchanteur évoquant le sombre complot qui sourd.
Puis c’est une belle découverte avec « Aux confins de l’orage » de Camille Pépin : une pièce tout en effets qui révèle les couleurs de l’ orchestre. Beaucoup d’ostinato, un gros travail d’archet, des nuances saisissantes rendent bien l’atmosphère d’inquiétude, paroxysme puis relâchement qui entoure l’orage.
L’orchestre s’accorde avant le concert. Photo AC Chapuis
Après l’entracte, le voyage de Siegfried sur le Rhin, issu du Crépuscule des Dieux de Wagner fait la part belles aux cuivres, pourtant peu aidés par une acoustique résonante. Les pizz d’orchestre sont parfaitement ensemble, les courtes interventions du violon solo sont sublimes.
La mer de Debussy est vraiment ce que l’on appelle une musique à programme. L’écriture impressionniste du compositeur met en scène l’immensité de la mer dans tous ses états, des plus limpides aux plus tempétueux, mettant en valeur la palette suggestive du grand orchestre..
L’ensemble orchestral est précis, engagé et l’on sent l’impact du travail d’ensemble réalisé dans une organisation de session à plein temps. Beaucoup de cohésion musicale et amicale sont un atout majeur et sensible pour le spectateur dans ce concert d’envergure.
Cerise sur le gâteau avec un bis original : la mer de Charles Trénet harmonisée par Simon Proust lui-même aux dimensions de son orchestre, avec la mélodie chantée à l’unisson par les pupitres de vent. Agréable surprise, et joli moment de musique partagée.
Les applaudissements fusent. Le chef salue les solistes qui sont ovationnés par leurs camarades. La jeunesse et la musique sont bien présentes dans un soirée enthousiasmante qui donne envie de suivre ces jeunes musiciens qui tous, s’ils ne font pas carrière, iront loin, assurément.