Interrogé par nos confrères de la Nouvelle République le 23 juillet dernier avant son départ pour Chartres, le procureur de la République de Blois Frédéric Chevalier a fait le point sur “les affaires” Perruchot.
Par Jean-Luc Vezon
On sait que l’ex président LR du département, aperçu lors du concert de Sting à Chambord le 28 juin mais dont on a perdu la trace depuis sa démission en janvier dernier, est concerné par plusieurs dossiers. Le premier concerne l’affaire des enregistrements clandestins (1) pour laquelle une enquête judiciaire avait été ouverte après les deux plaintes déposées à son initiative. « Confié à la PJ de Tours qui achève ses investigations, les décisions pourront être prises en septembre ou octobre » a rapporté le procureur.
Concernant l’Observatoire du dialogue social et les suspicions d’abus de confiance, l’enquête préliminaire ouverte en juillet 2021 est terminée. « Lors de son audition menée dans le cadre d’une garde à vue en juin dernier, Nicolas Perruchot a expliqué avoir créé cette association en lien avec son rapport parlementaire sur le syndicalisme et le paritarisme » a révélé le procureur.
Nicolas Perruchot a sollicité trois donateurs du monde de l’entreprise (NDLR : FFB, Sim et TDF) qui ont financé l’association à hauteur d’environ 45.000 € pour qu’il fasse fructifier son expérience dans l’intérêt de groupes lobbyistes et participe à des reportages, des interviews sur ce sujet auprès des médias. Le procureur révèle que Nicolas Perruchot « s’est rémunéré pour le temps passé à préparer ses interventions » mais « qu’il n’a pas déclaré ces revenus ».
Après la révélation médiatique l’été dernier, « Nicolas Perruchot s’est présenté aux services fiscaux pour demander une régularisation. Ça n’enlève pas l’infraction mais ça en minore l’importance. C’est mon successeur qui prendra une décision de poursuivre pour fraude fiscale ou blanchiment de fraude fiscale » a confié Frédéric Chevallier.
Enfin, s’agissant de la construction d’une villa de 1,27 million d’euros en Corse et de l’ouverture d’un compte aux Seychelles, le Parquet national financier, qui a été consulté, ne s’est pas saisi considérant « qu’il n’y avait pas matière à mener des investigations ».
« Tous ces éléments semblent indiquer que les affaires se dégonflent. Je suis heureux de constater que l’auteur(e) de l’enregistrement clandestin pourrait enfin être démasqué(e) même si beaucoup d’entre-nous avons de forts soupçons » a confié à Magcentre Philippe Gouet, président du département.
(1) Dans cet enregistrement de 48 secondes, l’ancien maire de Blois déclarait que « la plupart des gens sont cons (…) stupides (…) et bêtes ! ».