Val de Cher Controis: Le boum économique

Le Controis-en-Sologne et sa région poursuivent leur développement économique autour du tourisme et de l’agroalimentaire mais pas que. Comme ailleurs, le manque de compétences constitue un frein pour les entreprises.

Par Jean-Luc Vezon

Jean-Luc Brault Le président de la communauté de communes du Val de Cher Controis est à l’écoute des entreprises

Le ZooParc de Beauval et ses 1,4 million de visiteurs en 2021, les madeleines Saint-Michel (1000 emplois), les sushis Marco Polo ou encore le façadier Goyer (Eiffage) qui muscle son site historique de Fougères-sur-Bièvre, autant de locomotives qui illustrent le dynamisme du territoire.

« Ce sont au total 80 millions d’euros qui vont être investis par les entreprises entre le 1er mars 2022 et le 31 décembre 2023 » souligne Jean-Luc Brault, président de la communauté de communes du Val de Cher Controis. Véritable développeur économique, l’ancien chef d’entreprise est au four et au moulin pour accompagner petites et grandes entreprises dans leur implantation ou croissance.

A Chémery, sur la zone aménagée par la CCI 41, c’est une cuverie viticole de 25 000 hl qui va se créer. Porté par l’investisseur néerlandais Joost de Willebois, le projet va générer 12 emplois avec un début des travaux mi juillet. Le producteur de sushis français Marco Polo va de son côté s’agrandir avec 2500 m² supplémentaires générant 60 emplois. Budget prévu : 13 M€.

A Saint-Georges-sur-Cher, le maroquinier Gouet va investir la nouvelle zone en construisant un bâtiment de 800 m². 40 emplois devraient voir le jour. Au Controis, c’est une entreprise industrielle venue de la région parisienne spécialisée dans le matériel pour les boucheries qui vient d’acquérir un terrain de 6000 m² pour bâtir une usine de 3000 m² (30 emplois créés).

Inauguration des travaux d’extension du Village by CA Food Val de Loire le 1er juillet dernier. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

Autre projets, l’arrivée du groupe de distribution BTP orléanais Girondeau qui va implanter une surface commerciale (6000 m², 30 emplois), la construction d’un Mac Do et d’un Pâte à Pains au Controis sans oublier une maison de santé à Pontlevoy (15 M€ investis), le nouvel Ehpad du Controis (25 M€) et l’agrandissement de Goyer avec l’aide de France Relance.

Ajoutons enfin à ce tableau ensoleillé, les travaux d’extension du Village by CA Food Val de Loire au Controis, structure d’accompagnement de jeunes entreprises innovantes en agroalimentaire, qui viennent de démarrer et offriront, à l’horizon 2023, quatre nouvelles cellules industrielles et 500 m² de bureaux.

Vers une année record pour Beauval ?

Porté par Beauval, le tourisme est un autre point fort du territoire. A Saint-Aignan, le prestigieux zoo qui accueille les pandas chinois prévoit de nouveaux investissements (un 5e hôtel, construction de la plus grande volière d’Europe, centre de soins de la faune sauvage … ) à hauteur de 50 M€ ; et projette 1,8 à 2 millions de visiteurs pour 2022.

A la clef, des centaines d’emplois et un ruissellement dont profite tout le territoire. Mais aussi des difficultés pour les autochtones d’accéder au logement à l’image de Paris ou Barcelone. « C’est un vrai problème car les investisseurs louent via des plateformes comme Airbnb ou Abritel. Les jeunes peinent à se loger » constate Jean-Luc Brault.

Le programme du Cher à vélo est un autre levier de développement. Avec ses partenaires, la communauté de communes du Val de Cher Controis investit dans des aménagements qui permettront d’aller du canal de Châtres sur cher à Chissay-en-Touraine.

Alors que les tensions de recrutement sont importantes, la CC2CV veut miser sur de nouvelles mobilités. « Nous devons prendre le train de la mobilité pour aider les entreprises à trouver des salariés » précise Jean-Luc Brault. Avec son collègue maire de Romorantin-Lanthenay, Jeanny Lorgeoux, il projette ainsi de mettre en place des solutions de transports collectifs entre la capitale de la Sologne et le Controis-en-Sologne. « Avec Goyer, ce sont 3500 emplois qui sont recensés au Controis-en-Sologne. Nous ne sommes pas loin du plein emploi. Il existe pourtant encore des ressources humaines localement » assure Jean-Luc Brault.

Ce dernier pointe aussi le manque de surfaces pour accueillir de nouvelles implantations. « Nos zones d’activités sont full. Les dispositions du futur Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) de la région CVL nous permettront-elles d’en créer de nouvelles en sachant qu’il faut dix ans pour aménager une zone industrielle ? » conclut Jean-Luc Brault.

(1) Malgré les 5 mois de fermeture de janvier à mai.

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