Escapade insolite dans l’Aisne (2) : Alaincourt et Blérancourt

Connaissez-vous l’Aisne, ses villes, ses musées et ses lieux incontournables ? A trois heures d’Orléans, la visite le mérite. Magcentre vous la propose en cet été 2022 en 3 épisodes. Après Saint-Quentin et Tergniers, voici les musées d’Alaincourt et Blérancourt.

Par Marie Lincourt

Un ancien fer à repasser au Musée de Marie-Jeanne

Et après les villes de Saint-Quentin et Tergniers, en se promenant dans l’Aisne, n’hésitez-pas à dirige vos pas vers quelques musées surprenants eux aussi. A Alaincourt, celui de Marie-Jeanne vous offre un réel plongeon dans le passé. Consacré à la vie quotidienne depuis la fin des années 1800 jusqu’aux années 1970, ce petit musée labellisé « Trésors et Merveilles de l’Aisne » propose un parcours organisé en cinq thématiques : « Le Tissu », «   Le soin du vêtement », « Autour de l’enfant », « Les loisirs », « Et demain ? ».

Mais hier ? Quand faire la lessive  ne se résumait pas à appuyer sur un bouton, ni repasser à brancher son fer, un sacré boulot à l’époque, quand il s’agissait de faire l’essangeage, le coulage, le bouillage, le rinçage ! Autant de termes et d’étapes à découvrir dans ce musée où Marie-jeanne Delville s’est attachée à collectionner tout au long de sa vie fers à repasser, jouets, poupées anciennes, costumes, accessoires de mode et j’en passe… le tout d’époque.

Donc, vous y trouverez des fers à tuyauter, à ballonner, à bichonner, ou encore à plaque et que l’on faisait chauffer dans le foyer de la cheminée ou sur la cuisinière. Mais aussi des fers à lingot (pas d’or hélas !), à gaz, à essence … Au cas où ça pourrait vous servir…

Et quand vous aurez fini la visite des objets destinés à enrichir le corps, enrichissez votre esprit en visitant l’ espace dédié à Robert Louis Stevenson, l’auteur écossais de L’Ile au trésor qui, ayant parcouru l’Oise toute proche en canoë, en a tiré un récit.

 Anne Morgan, l’américaine de Picardie, et son château-musée

Le musée-château franco-américain de Blérancourt

Cela commence comme dans un conte de fée : Il était une fois une américaine, Anne Morgan, qui naquit en 1873, à New York. Lorsque son père, le banquier John Pierpont Morgan, propriétaire du Titanic, décède en 1913, elle devient la plus riche héritière du monde à la tête d’une fortune considérable.

Mais que faire de tout cet argent ? Lorsque la guerre éclate en 1914, Anne a la solution. Elle mettra sa fortune colossale dans l’humanitaire.  Aussi, dès 1915, elle s’engage dans l’aide aux combattants, en cofondant le Fonds américain pour les blessés français (AFFW) et en avril 1917, en créant, avec son amie Anne Murray Dike, le Comité américain pour les Régions dévastées (CARD) afin de venir en aide aux populations sinistrées de l’Aisne, particulièrement éprouvées par les destructions et les difficultés de ravitaillement. Car Anne est touchée par la détresse d’un pays dont elle est tombée précédemment amoureuse, après avoir séjourné à la villa Trianon, près de Versailles, en 1907.

Le CARD interviendra dans différents domaines : santé, logement, loisirs, éducation, tout comme l’AMSAM, son association médico-sociale qu’elle fonde en France. Pour lever des fonds en Amérique, Anne Morgan se sert de son carnet d’adresses mondain, et utilise le cinéma et les médias pour mener campagne dans l’opinion en faveur des Français qui ont tout perdu dans les bombardements, souffrent de faim, de tuberculose…

Les véhicules américains au service du transport des blessés

Grâce à son énergie, elle obtient 63 camions Ford et parvient à convaincre de jeunes Américaines de bonne famille – rares femmes à avoir leur permis de conduire à cette époque – de consacrer six mois de leur temps à cette cause. En uniforme de l’armée française, qu’elles se payent elles-mêmes, organisées autour de dispensaires, ces infirmières-visiteuses et conductrices-mécaniciennes, sillonnent alors la région à bord de Ford-T et de camions Dodge pour secourir, soigner, conseiller la population, mais aussi ravitailler les villages en nourriture, vêtements, ustensiles divers, matériel agricole ou bétail

Après la guerre, en 1924, Anne Morgan dissoudra le CARD, achètera les ruines encore belles du château de Blérancourt, et les restaurera pour y fonder le Musée historique franco-américain, qui deviendra en 1931, le Musée national de la coopération franco-américaine.

 Elle y réunira les premières collections d’un musée des relations franco-américaines qu’elle lèguera à la France en 1929, pays qui lui décernera la Légion d’Honneur en 1924 et l’élèvera au grade de Commandeur en 1932. A sa mort, une plaque commémorative en marbre sera installée sur la galerie supérieure de la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides.

Et, pour terminer cette visite en trois étapes, rendez-vous pour la dernière à la Caverne du dragon.

Carnet de bord

Visiter St Quentin – Office du tourisme, 3, rue Emile Zola, 02100 St Quentin – Tel : 03 23 67 05 00 – Site internet : http://www.saint-quentin-tourisme.fr .

Le Musée de Marie-Jeanne à Alaincourt 39, rue du Général de Gaulle 02240 Alaincourt – Tel : 03 23 63 62 07 – Mail : musée@alaincourt-aisne.fr .

Tergnier – Office du tourisme, 57, Bd Gambetta 02301 Chauny – Tel : 03 23 39 94 94 – Web : https://www.ville-tergnier.fr .

Musée Château d’Anne Morgan 33, Place du Général Leclerc 02300 Blérancourt – Tel : 03 23 39 60 16 – Web : https://museefrancoamericain.fr .

La Caverne du Dragon Chemin des Dames 02160  Oulches-la-Vallée-Foulon – Tél : 03 23 25 14 18 – Web : https://chemindesdames.fr .

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