Le Centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO) ambitionne de devenir universitaire. Il n’en prend pas véritablement le chemin. Après avoir instauré une limitation d’accès pour son service des urgences adulte (SAU), qui pourtant devrait pouvoir accueillir, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l’année et sans sélection, toute personne qui s’y présente, le CHRO récidive avec sa maternité.
Par Jean-Paul Briand
A compter du 1er juillet, la direction du CHRO informe que toutes les futures mamans seront « réorientées vers la maternité la plus proche de leur domicile, pour leur suivi et leur accouchement ». La fermeture de dix lits de suites de naissance au CHRO vient d’être décidée. Les futures mères seront donc transférées, sur le budget du CHRO, vers la maternité du Pôle Santé Oréliance de Saran ou, au choix, vers les maternités de Montargis, Gien, Blois, Bourges, Chartres, Vierzon ou Romorantin.
Néanmoins, la maternité du CHRO continuera de suivre les grossesses de niveau 3.
Il faut savoir que les maternités sont classées selon trois niveaux en fonction de leur capacité à faire face à des difficultés rencontrées par la mère ou son enfant. Plus le niveau d’équipements matériel et humain est important plus le niveau de la maternité est élevé. Ainsi les maternités de niveau 3, comme celle du CHRO, ont un service de soins intensifs pour la mère et l’enfant mais également un service de réanimation néonatale. Ces maternités de niveau 3 peuvent donc prendre en charge des enfants et des parturientes ayant des problèmes médicaux sévères nécessitant une surveillance, des soins constants et complexes, voire une réanimation.
Durant une grossesse ou un accouchement, les complications peuvent arriver très vite
La très grande majorité des grossesses se passe habituellement bien. Le médecin traitant ou une sage-femme peuvent suivre ces grossesses et les futures mamans pourront accoucher sans problème dans une maternité n’ayant pas d’équipement lourd. Malheureusement, l’obstétrique et la maïeutique (discipline médicale exercée par les sages-femmes) ne sont pas des sciences exactes. Durant une grossesse ou un accouchement, les complications peuvent arriver très vite. En cas de difficulté d’apparition brutale, non identifiée préalablement, les nouvelles conditions de prise en charge décidées par la maternité du CHRO, entraineront un risque certain de perte de chance pour une mère ou son nouveau-né.
Une députée, médecin du CHRO, membre de la majorité présidentielle, la docteur Stéphanie Rist, vient d’être élue au poste stratégique de Rapporteure générale de la Commission des affaires sociales. Cette commission a la charge du projet annuel de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et travaille sur tous les projets ou propositions de loi qui concernent la santé. Mme Rist, qui a déclaré que « notre système de santé a besoin d’engagements forts, concrets, innovants et efficaces » ferait bien de se pencher rapidement au chevet de l’hôpital de sa circonscription…