Le Conseil départemental du Loiret, en partenariat avec les associations locales, vise à lever les freins à l’insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA dont il à la charge. La mobilité est souvent la clef de l’insertion, et le vélo le premier moyen de locomotion accessible et peu onéreux. Reste que savoir monter sur un vélo, ça s’apprend, ce à quoi s’emploie l’association Mille Sourires de Montargis.
Par Gérard Poitou
Photo GP
Vélo et insertion professionnelle
Ce sont très majoritairement des femmes qui viennent apprendre avec une monitrice de l’association, à tenir sur un vélo dans un programme de cinq à dix séances. Les débuts sont souvent difficiles avec des vélos sans pédales pour apprendre l’équilibre mais beaucoup arrivent à vaincre la peur initiale pour trouver le bon usage du vélo. Pour toutes, cette réussite, souvent accompagnée de l’acquisition d’un vélo remis en état par l’association, en plus de l’autonomie qu’elles acquièrent, est une remise en confiance en soi, étape essentielle à un projet d’insertion professionnelle.
“L’apprentissage du vélo vous apprend aussi à reprendre confiance en vous:” vous êtes capable !”, et pour les personnes que l’on accompagne au niveau de l’insertion, je pense que la principale difficulté aujourd’hui c’est que les gens retrouvent confiance en eux. Le principal problème c’est comment montrer aux personnes qu’elles sont capables et c’est à partir de là, à partir de ce déclic, que l’on arrive à les réinsérer dans la vie professionnelle comme dans la vie de tous les jours. Les entreprises nous demandent de travailler sur le savoir être, mais le savoir être ça commence par “j’ai confiance en moi”, notre société a un peu oublié cette philosophie.” Pauline Martin Vice-Présidente du Conseil Départemental du Loiret en charge de l’insertion.
Si le vélo est une première étape pour l’autonomie par la mobilité, deux autres associations du montargois soutenues par le Conseil départemental, développent un ensemble d’actions afin de faciliter les déplacements des bénéficiaires du RSA: l’Alpej (Association locale pour la promotion de l’emploi des jeunes) aide à l’accès au permis de conduire en prenant en charge le passage de l’examen théorique et une partie des heures de pratique, et l’association Imanis propose la location de véhicules à 1€/jour pour des démarches de recherche d’emploi ou de formation. Une partie des huit véhicules mis à disposition provient du parc automobile du département.
Illustration de ce dispositif, Bolumbu Esale, chalettoise d’origine congolaise, a d’abord appris le vélo avec l’association Mille Sourires avant d’accéder au permis de conduire grâce à l’Alpej, permis qui lui permet aujourd’hui de conduire la camionnette de son association qui fait le soir des maraudes pour aider les sans-abris.
Précisons que des dispositifs d’aide à la mobilité existent aussi sur les autres villes du département du Loiret, dispositifs développés par différentes associations soutenues par le département.
Les partenaires montargois Photo GP