Pour la troisième semaine consécutive, les chiffres publiés par l‘ARS du Centre-Val de Loire démontrent la progression de la circulation du SARS-CoV-2. Le coronavirus se modifie régulièrement et les atteintes virales s’accélèrent sur l’ensemble du territoire. Heureusement les cas graves de Covid-19 sont moins nombreux que lors des vagues précédentes. Aurons-nous une période estivale sans trop de contaminations ?
par Jean-Paul Briand
Santé publique France et le Centre National de Référence Virus des infections respiratoires analysent en continu le risque que font courir à la population les différents variants du Sars-CoV-2 identifiés en France et à l’international. A l’échelle mondiale, le variant Delta n’est pratiquement plus détecté et la majorité des pays rapportent une propagation quasi exclusive d’Omicron. Actuellement, deux sous-variants circulent activement et sont classés comme «variants préoccupants» (VOC). Trois autres sont également classés VOC mais ne se propagent pas.
Une reprise épidémique est probable durant les mois d’été
En France, c’est un sous-variant d’Omicron qui est actuellement majoritaire. C’est en particulier Omicron BA.2 (un Omicron avec une petite mutation augmentant sa transmissibilité) qui sévit. Dans d’autres pays, tel que le Portugal, où le pic de la toute dernière vague épidémique (débutée fin avril) semble passé, c’est le sous-variant BA.5 d’Omicron qui est en cause.
D’une façon rassurante, les études sur ces différentes moutures d’Omicron n’ont pas montré de différences majeures de neutralisation par les anticorps. Ces données sont en faveur d’une bonne protection post-infectieuse après guérison, lorsque l’on a été atteint par l’un de ces derniers coronavirus connus. L’efficacité vaccinale reste également très élevée contre les formes graves, surtout avec des doses de rappel.
Après le Portugal, il est possible que Omicron BA.5 vienne en France métropolitaine et remplace Omicron BA.2. Si ce sous-variant BA.5 gagne du terrain, une reprise épidémique est probable durant les mois d’été. Omicron BA.5 a une grande capacité à se transmettre et à infester les voies aériennes supérieures (nez, gorge). Les personnes qui en sont atteintes présentent plus fréquemment un écoulement nasal, parfois accompagné de signes digestifs tels que des nausées, des vomissements, voire de la diarrhée.
Il faut maintenir des niveaux d’immunité élevés
L’adhésion aux mesures de protection a fortement diminué dans la population. L’été et les vacances sont propices à de nombreux contacts. Les transmissions virales risquent donc d’être importantes. Les autorités sanitaires devront recommander à nouveau le port de masque de protection durant les transports en commun pour limiter la diffusion du virus et protéger les plus vulnérables.
Pour les personnes âgées ou fragiles, afin d’éviter de faire un séjour estival dans un lit d’hôpital, il faut maintenir des niveaux d’immunité élevés en procédant à un rappel de vaccination dès maintenant…