A Sancerre, ils étaient dans les vignes les moineaux

On dit que les oiseaux, sont de moins en moins nombreux dans les campagnes, dans les vignes aussi. On dit que les coureurs à pied ont perdu l’habitude de rejoindre les pelotons, comme les étourneaux. A l’occasion du Trail de Sancerre, comme une volée de moineaux, les traileurs étaient pourtant de retour sous le cagnard de juin.

Par Fabrice Simoes

8h30 pour la Magnum et ses 35 km, et 500 athlètes au départ@Fabrice Simoes

Normalement, à cette heure-ci, ce devrait être le départ de la déferlante et ses 8 km. Normalement, parce que, en raison des conditions météo, tous les départs ont été avancés de plusieurs heures. C’est à 8h30 que les 500 coureurs de la Magnum se sont élancés pour 35 km et 1000m de dénivelé positif. Les deux autres épreuves ont suivi bien avant les douze coups de midi. Sous l’arche, Philippe, celui à qui il faut demander pour tous renseignement sur le côté sportif du trail de Sancerre, vient tout juste d’enregistrer le passage de la dernière arrivante de la Magnum, la plus longue des 3 courses au programme, sur la ligne. Le premier arrivé, quant à lui, cela fait bientôt 4 h que son nom est sur le tableau d’affichage. Il est à peine 15 h00, le soleil darde ses rayons sur un piton à 38°, ensoleillé et chaud comme celui de la Fournaise, là-bas, de l’autre côté du globe, sous le cagnard et ses 40°, il faut parcourir 165 km et plus de 10 000m de dénivelé positif. Sur les bords de Loire, en comparaison, on est dans la rigolade …

Une seule surchauffe …

Autour de 2000 coureurs étaient au départ, le week-end dernier, de l’épreuve berrichonne, le seul trail à dénivelé de la région Centre-Val de Loire catalogué dans le circuit national, le TTN ( Trail Tour National). 2000 au départ et autant ou presque à l’arrivée… Les esprits chagrins, les bisounours de la climatisation, les défenseurs de la santé public, surtout les empêcheurs du libre arbitre auraient eu beau jeu de monter au créneau si, par malheur, une catastrophe était survenue. Mais, que nenni, et tant mieux, si un malaise a bien nécessité un transport à l’hôpital le plus proche, il n’était en rien dû aux températures caniculaires. Une surchauffe certes mais qui aurait pu survenir même avec des conditions moins exigeantes. A l’heure de l’incident, le thermomètre affichait « seulement » 31°, un peu excessif mais pas tant que ça ! Les organisateurs avaient aussi su anticiper puisque, outre des départs matinaux, la fin du parcours avait été escamotée. On avait, par exemple, supprimé le « passage casse-cou », celui où d’habitude on puise dans ses ressources pour le final.

Dans l’effort, malgré la chaleur, le sourire est lumineux@Fabrice Simoes

De sages décisions qui ont permis de ne dénombrer que 14 abandons sur le 15 km, une petite dizaine sur le 35 km, et quelques unités sur le 8km. Par moment il faut aussi faire confiance aux athlètes qui savent désormais ce dont ils sont capables. Voilà bien longtemps que les joggeurs ont appris à gérer leurs aptitudes du moment au cours de l’effort. Le temps des courses liées à des paris entre copains est maintenant révolu. Depuis le boum des courses hors stade des années 80, les compétitions se sont multipliées, les plans d’entraînement aussi. Les bêtises des débuts ne sont plus que des souvenirs pour les anciens du bitume, ceux qui désormais se tiennent plus souvent derrière les chronos qu’ils ne passent devant !

L’inventivité vigneronne

Anne-Lise, la cheville ouvrière, celle à qui il faut demander pour tous renseignements sur le côté pratique d’avant, de pendant, et d’après course du trail de Sancerre s’affaire entre les stands. Les petites mains de Sancerre Running, et des assos locales, s’activent sur les ravitaillements. Celles des vignerons, un tantinet plus caleuses, sont aussi efficaces au guidon des quads de sécurité, des secours ou de fin de course, qu’à tailler la vigne et faire des javelles. Tandis que les bouteilles d’eau vides s’empilent dans les racks, ceux des bouteilles millésimées, récompense pour chacun des « finishers », se vident. Les douches rudimentaires sont toujours aussi rafraîchissantes. La piscine, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, ne sera jamais olympique. La bâche et les bottes de paille, tout ça, c‘est impeccable mais ce n’est pas terrible au regard des normes JO.

Plus personnes dans les vignes. Tout le monde a rejoint les ombrages … Ils ne sont plus dans les vignes, les moineaux, ils ne sont plus dans les vignes. De toute manière il était trop tôt dans la saison pour que, du matin au soir, dans les coteaux, ils puissent récolter des raisins pour en presser les pépins!

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