Les représentants du Frac Centre-Val de Loire, une partie des artistes et architectes invitées, ont dévoilé officiellement le projet global de la biennale qui sera inaugurée à la mi-septembre dans la deuxième ville du Cher. Cet événement culturel de la rentrée investira une grande partie des sites emblématiques de la commune berrichonne pour s’installer comme un « moteur de dynamique urbaine, architecturale et artistique autant qu’un moment pour construire le vivre ensemble ».
Par Fabrice Simoes
Vierzon, premier étage de l’espace Maurice-Rollinat, salle de conférence. Là, sept hommes, tous blancs, la plupart de plus de 50 ans, et vingt-cinq femmes dont on ne cherchera pas à divulguer l’âge, non par sexisme mais pure et simple galanterie. Même pas face à face, ensemble, côte à côte même, pour la présentation de la 3e biennale du FRAC. Le thème Infinie liberté, un monde pour une démocratie féminine. Tout un programme où tout le monde est parfaitement d’accord. L’idée selon laquelle « la création d’une mémoire des artistes femmes est une responsabilité citoyenne, sociale et politique » n’est pas galvaudée mais est ici sublimée par ce projet global d’une biennale « Urbi et Orbi ».
Biennale Urbi et Orbi
Après deux éditions orléanaises, le Frac Centre-Val de Loire, en sa qualité d’institution régionale de diffusion et de sensibilisation à l’art contemporain, va poser une partie de son savoir, de son avoir, de ses compétences hors ses murs traditionnels. « Entretenant un partenariat fructueux avec la ville depuis 2018, c’est tout naturellement que la candidature de Vierzon a été retenue. Forte de son caractère industriel et agricole, à la croisée de cinq rivières, nous avons fait de ce cadre la scène de la Biennale. La majeure partie des œuvres pensées par les artistes et architectes naissent d’un dialogue avec la ville : son histoire, son présent, ses habitant·es et ses rêves de futurs. C’est ainsi que la Biennale devient un événement moteur de dynamique urbaine, architecturale et artistique autant qu’un moment pour construire le vivre ensemble. » La biennale sera inaugurée le 15 septembre prochain et se clôturera et le 1er janvier 2023. Elle déploiera trois « paysages » dans toute la ville, de la gare jusqu’à la butte de Sion, en passant par l’esplanade de la Française, la médiathèque ou le square des Remparts. Le premier, l’Utopie des territoires, aura pignon sur rues sur les murs de certains immeubles municipaux. Au fil de la mise en place du projet, les versions initialement prévues sur des bâtiments privés ont été abandonnées.
Là, les artistes auront le champ libre pour développer leurs univers tout comme pour l’exposition Le monde bâti des femmes,à l’espace Rollinat de collections invitées : celle du Centre Pompidou, de la Cité de l’architecture et du patrimoine associée au Frac Centre-Val de Loire. Enfin, le Tiers féminisme, avec la participation de l’Antre-peaux berruyer, actera définitivement la volonté de cette biennale 2022. Ainsi Anna Heringer, marraine de la biennale, donnera le ton lors de la conférence inaugurale tandis que des cartes blanches seront laissées à Wendy Delorme ou Rokhaya Diallo, et une master class à Anne Lacaton.
Même si la plupart des expositions seront berrichonnes, la capitale régionale ne sera cependant pas hors jeu puisqu’un quatrième paysage sera présenté à Orléans. La tendresse subversive s’installera aux Turbulences Frac Centre-Val de Loire avec une petite dizaine d’artistes.
Un dialogue entre la ville et les artistes
Sous la plume de Nabila Metaïr, Marine Bichon et Abdelkader Damani, on peut lire que « … la majeure partie des œuvres pensées par les artistes et architectes naissent d’un dialogue avec le palimpseste de la ville, son histoire, son présent, ses habitant·es et ses rêves de futurs. » Le moins que l’on puisse dire c’est que les artistes venues d’ailleurs ont une vision qui devrait faire réagir. C’est ballot mais, à Vierzon, les créatrices se nourrissent de la mémoire ouvrière de la ville. C’est ballot mais, pour souligner le travail des petites mains de la confection, Laure Texier a pour projet une hutte de plus de 5m de haut. Quant au travail de Luisa Babri, c’est une projection d’images de la CGT, sur la façade du B3 qui est envisagée. C’est ballot, mais c’est ainsi…