La « viande végétale » va submerger nos assiettes

La start-up HappyVore va installer au nord d’Orléans son unité de production « d’alternatives végétales à la viande ». Steaks, burgers, boulettes et nuggets élaborés à base de protéines végétales veulent conquérir un nouveau marché plus sain et plus respectueux de l’environnement que celui de la viande.

Par Jean-Jacques Talpin

Guillaume Dubois et Cédric Meston. Photo Magcentre

Amis lecteurs viandards nourris d’entrecôtes saignantes passez votre lecture ! Car les produits « simili carnés » qui reproduisent la texture et l’apparence de la viande vont bientôt déferler dans nos assiettes. Certes ce marché des steaks végétaux, dominé aujourd’hui par le groupe Nestlé, se développe déjà rapidement chez les jeunes branchés et la clientèle bobo et « healthy ». Mais HappyVore la start-up créée en 2019 par Guillaume Dubois et Cédric Meston -deux ingénieurs de 34 et 28 ans- veut révolutionner le marché et surtout nos pratiques alimentaires.

Les deux cofondateurs ont déjà élaboré toute une gamme de produits – boulettes, aiguillettes, saucisses, steaks, nuggets – dont 2 500 tonnes sont aujourd’hui produites en sous-traitance. Mais devant l’explosion du marché les deux créateurs ont décidé de passer la vitesse supérieure : ils viennent de racheter une ancienne usine de production de blinis fermée il y a 4 ans à Chevilly au nord d’Orléans pour y rapatrier une grande partie de leur production.

A sur le Nutri-Score

Pour cela, 35 millions d’euros ont été levés auprès d’investisseurs et de BPI France pour financer ce développement qui passera par le recrutement de 70 personnes d’ici à la fin de l’année avec un démarrage de production fin 2022 ou début 2023.

Végétal et gourmand. Photo Magcentre

Alors que le marché est aujourd’hui centré sur le steak végétal, Guillaume Dubois et Cédric Meston ont innové, via leur unité de R&D, pour mettre au point de nouveaux produits. Pas question en effet de reproduire ce qui existe déjà et notamment des steaks sans saveurs. Leurs produits se veulent en effet « gourmands » relevés par des épices et à base de protéines végétales, notamment de pois, relevées par de l’huile de tournesol et des épices. Une qualité (non certifiée bio aujourd’hui) récompensée par un A sur le Nutri-Score et avec une recommandation de l’application Yuka.

Avec le soutien de Dev’Up, l’agence de développement économique de la Région, les startupers ont réussi à finaliser leur projet d’installation d’où sortiront à terme 10 000 tonnes de produits distribués dans la quasi-totalité des grandes surfaces et dans les restaurants via le groupe Métro.

Empreinte environnementale réduite

L’installation en pleine Beauce s’explique aussi par d’autres atouts et notamment la position centrale en France de Chevilly. Mais cette arrivée répond également à des ambitions qui coïncident avec celles des acteurs locaux. HappyVore veut en effet s’appuyer sur les producteurs locaux de céréales, de betteraves et de carottes (qui colorent les produits), de pois ou de tournesol. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un « plan protéines » que des financements du plan de relance ont été apportés.

Des “hotdogs” appétissants. Photo Magcentre

Même exponentiel le développement des « alternatives végétales » se heurte encore aux réticences des « viandards ». C’est pour montrer que leur « viande » est « bonne, gouteuse et gourmande » qu’ils partent sur les chemins pour « évangéliser une nouvelle clientèle ». « Gouter nos produits c’est souvent les adopter expliquent-ils. Mais encore faut-il franchir le pas une première fois ». En plus du goût HappyVore bénéficie d’un argument environnemental imparable : ses steaks végétaux laissent une empreinte environnementale 17 fois moindre que celle de la vraie viande !

Commentaires

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  1. Est on obligés d’être « viandars «  pour préférer manger moins de viande mais issue d’élevages en plein air et bio si possible , issue de petites exploitations qui composent un paysage de bocage et fournissent de la fumure animale comme base de ces composts qui sont les seules alternatives non polluantes aux encaisser de synthèse à base de pétrole et d’ammoniac , plutôt que de remettre notre alimentation a l’industrie , fut elle start topeuse et agrée yuka ? »

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