Dans ses habits classiques d’un jazz très élégant et fouillé, David Kozak propose neuf plages imagées qui nous racontent de belles histoires. Entouré pour la rythmique d’amis de longue date, il virevolte avec bonheur autour de ses compos mélodiques et entrainantes.
Par Bernard Cassat
Venant de loin mais orléanais de longue date, David Kozak avait sorti un enregistrement en 2013, un Live à la Scène nationale d’Orléans, en quintet. Il a beaucoup travaillé en duos piano-voix. Mais c’est en trio qu’il nous revient aujourd’hui, avec un cd enregistré il y a un an mais qui vient de sortir, Point d’orgue du souvenir. Des compos structurées, vigoureuses (Lucky Boy) mais très mélodiques, où les doigts de David montent et descendent le clavier avec aisance sur un rythme pourtant très vif, suivis par le vibraphone de Benoit Lavollée invité sur quelques titres, qui là aussi fait merveille. Des thèmes plus calmes (Romance, Obsessions), assez musiques de film, amènent des ambiances nostalgiques sans jamais tomber dans le pathos. Le piano commence seul en dessinant les images d’une belle histoire que le trio développe ensuite. D’autres, plus complexes, tissent une trame sonore ou le piano laisse la mélodie au vibraphone (Naissance et renaissance) pour garder la main sur la structure, ou nous entrainent dans un univers irréel, celui du Rêve par exemple. Les mélodies sont fortes, les harmonies travaillées et l’ensemble coule dans l’oreille avec une aisance réjouissante. Et puis des danses (I always knew ou Waltz for Pia) élégantes et propices à de belles envolées de clavier dans l’optique de piano bar, sauf qu’il est là soutenu par la rythmique, donc à la fois plus libre et plus contraint.
Un très beau travail de composition et d’instrumentiste de David, entouré d’un trio en phase. Il faut dire que le bassiste Vincent Bailly-Comte partage l’aventure musicale avec David depuis leur jeunesse, et que Julien Augier les connait parfaitement. Quant à Benoît Lavollée, son habitude à partager est évidente. En ces temps où le jazz ne montre pas vraiment le bout de son nez dans la ville d’Orléans, ce cd fait vraiment plaisir.
Point d’orgue du souvenir
David Kozak, piano, compositions, arrangements
Vincent Bailly-Comte, contrebasse
Julien Augier, batterie
Benoît Lavollée, vibraphone sur 4 morceaux
davidkozak.fr
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