Dans le cadre de ses conférences habituelles du mardi, le Cercil-Musée mémorial des enfants du Vel d’Hiv recevait ce mardi 14 juin, Vincent Duclert, historien et enseignant à Sciences Po. Il s’agissait d’une conversation autour de sa dernière publication Premiers combats, tracts Gallimard, paru en décembre 2021. L’ouvrage est un recueil de récits de combats, d’hier et d’aujourd’hui, qui font face au fléau qu’est l’antisémitisme.
Par Antoine Lebrault
La salle de conférence du musée du Cercil de la ville d’Orléans était quasi comble pour accueillir l’historien Vincent Duclert ce mardi 14 juin dernier. Le sujet du soir est incontestablement toujours un fait de société bien présent. L’historien en est bien conscient, et c’est d’ailleurs pour cela que ce militant de toujours a décidé d’en faire un livre-tract. Premiers combats : la démocratie républicaine et la haine des juifs repose sur des convictions fortes. Il s’agit d’un constat sur l’inquiétude, d’un geste militant s’adressant au lecteur sur la banalisation de l’antisémitisme sous différentes formes.
Ce dossier permet de dire quelque chose du climat social de notre époque qui s’avère être très inquiétant, quant à la tolérance que l’on accorde au fléau qu’est la haine des autres au sein de la société d’aujourd’hui. L’historien retrace plusieurs dates historiques à la portée bien symbolique. De l’affaire Dreyfus de 1894 aux tueries de mars 2012, en passant par la glaçante affaire Ilan Halimi de l’année 2006, ces actes de barbarie viennent rappeler que la haine envers les personnes de confession juive est toujours présente au fil des décennies.
Une mobilisation nécessaire et urgente
Le passé donne des leçons dramatiques que nous nous devons de regarder en face, et donc combattre. Afin de briser cette menace permanente qui gangrène notre quotidien, et qui pèse sur les fondements de la démocratie républicaine, quelques propositions sont faites par l’historien au cours de son intervention. Il faut s’inspirer selon lui de personnalités publiques ayant pris position, grâce à la puissance des mots. Prenons comme exemple Emile Zola. L’auteur, avait publié un article dans Le Figaro, le 16 mai 1896 ayant pour titre ” Pour les Juifs “, deux années avant son célèbre ” J’accuse “.
D’autres hommes de lettres ont affirmés leur solidarité, à l’image d’Anatole France et de Georges Bernanos. En prenant exemple sur ces actes moraux et en faisant preuve d’une grande mobilisation, un combat universel doit être mené pour vaincre l’antisémitisme. Défendre la démocratie républicaine est une urgence face à cette menace qui touche l’humanité depuis des siècles.
Editions Gallimard 64 pages
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