C’est par cette ultime chanson devant un public ému et debout que le concert de Bernard Lavilliers à Orléans se terminait ce jeudi soir. Un grand moment de musique et de poésie avec un chanteur entouré de musiciens d’exception pour une soirée aux résonances pleines d’imagination voyageuse.
Par Gérard Poitou
Bernard Lavilliers cl GP
Seul à la guitare comme entouré de musiciens à la créativité débordante, le chanteur n’a pas déçu son public quarante cinq ans après son premier passage au théâtre d’Orléans. Bernard Lavilliers, 75ans, a tenu en émoi la scène du Zénith deux heures durant dans un show brillant et coloré. Même si la voix prend le temps de s’échauffer, très vite, le chanteur qui boxe avec les mots embarque le public pour une escale à Buenos Aires à l’occasion de la sortie de son 23e album “Sous un soleil énorme” (sorti en novembre dernier), produit comme un remède au confinement de l’éternel globe trotter:”Je n’ai pas fait de voyages, ce sont les voyages qui m’ont fait!” se plait il à rappeler dans “Voyages”.
« Quand nos amours n’auront plus cours
Sous ce soleil énorme
Alors viendra le compte à rebours
Sur ces désirs brûlés »
Le voyage à Buenos Aires
Le voyage écourté en Argentine du plus brésilien des chanteurs français (en 2019) nous vaut quelques beaux titres du toujours militant comme “Les porteños sont fatigués… de l’avoir dans l’os”ou l’inévitable “Noir Tango” sans oublier la satire de l’hôte de l’Elysée et de ses« petits marquis jamais élus, toujours choisis » (Beautiful Days)” . Entre révolte et musique latino, la plus belle selon Bernard Lavilliers, (“le rock, c’est quatre accords, le rap un…“), les titres s’enchainent entre ici et ailleurs, entre hier et aujourd’hui. Et bien sûr les reprises, fredonnées par un public qui danse aussi en front de scène avant que Bernard Lavilliers descende dans les gradins avec ses musiciens pour un bain de foule impromptu. Et les spectateurs de reprendre en chœur les classiques “On the road again”, “La Salsa” ou “Idées noires”.
“L’ailleurs”, dernier titre de l’album écrit en réanimation après un accident cardiaque nous rappelle que l’on a bien failli perdre ce rebelle de la chanson française, alors longue vie à Bernard Lavilliers !
Bernard Lavilliers cl GP