Exposition de l’ESAD : quand symphonique rime avec graphique

Une belle exposition est installée dans la galerie du théâtre d’Orléans. Elle est le fruit d’une démarche et d’une rencontre. Dans le cadre de la célébration de son centenaire, l’Orchestre Symphonique d’Orléans (OSO) a ouvert son espace à des étudiants de l’École Supérieure d’Art et Design (ESAD). Ceux-ci l’ont suivi dans les coulisses, concerts et répétitions et en témoignent avec leur spécialités : le design et les arts graphiques.

Par Anne-Cécile Chapuis

Les étudiants de l’ESAD Orléans, avec leur professeur Samuel Roux (5e à G au deuxième plan) et Micheline Taillardat, présidente de l’OSO (2e D) lors du vernissage de l’exposition le 8 juin 2022. Photo AC Chapuis

Le projet a duré un an avec les élèves de deuxième année en section design et graphisme. Avec l’engagement de leur professeur Samuel Roux et le soutien du directeur de l’ESAD Emmanuel Guez, ils ont eu carte blanche pour voir et écouter l’orchestre puis laisser libre cours à leur imagination. Et celle-ci est fertile !

La vie d’un orchestre à travers le regard acéré d’étudiants en arts graphiques

Pour certains la rencontre avec la musique classique et ses lieux privilégiés était une grande première. Ils se sont saisis de cette expérience pour rendre compte de la vie d’un orchestre et de ses musiciens.

Ainsi Axel a travaillé sur « le flow », interpellé par la concentration des musiciens et la musique qui prend toute la place, qu’il traduit en portraits inédits pris sur le vif. Cléa a réalisé des dessins au trait rapide et lié, qui fusent comme la musique.

Dessin de Cléa Demontey. Photo AC Chapuis

Lucile a opté pour la vidéo, associant la musique qu’elle écoute en prenant le train « Paris-Orléans 11h58 ». De belles images ville et campagne déroulent un tapis reposant, à l’instar du discours musical qu’elles illustrent à merveille. Lilou a réalisé un questionnaire auprès des musiciens sur la peur, le stress, la pression, tout ce qu’on ne dit pas et qu’on ne voit pas en concert. Les phrases, consignées en caractères minuscules et épinglées sur bandes de papier, méritent qu’on s’en approche.

Cassandre a observé le chef d’orchestre, que le public ne voit que de dos, montrant sa gestique à travers une chromatographie saisissante. Agathe s’est centrée sur les cordes et produit un « kaléidoscope musical» dans un grand format à donner le tournis, montrant un impressionnant balancement entre le général et le particulier de la constellation orchestrale.

Et bien sûr la salle de l’Institut a inspiré plusieurs étudiants, comme Margot qui la présente en divers pans opposés, à la fois majestueuse et secrète.

La liste n’est pas exhaustive…

La salle de l‘Institut photomontage de Margot Capello. Photo AC Chapuis

Cette démarche de rencontre donne lieu à une interprétation intéressante de la musique par des étudiants qui, comme le souligne l’une d’entre eux, cherchent à « casser les codes ». Message reçu et objectif parfaitement atteint pour le plus grand plaisir des yeux et dans un « écoutez voir » qui mérite le détour, jusqu’au 19 juin 2022.

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