[Peu d’Orléanais peuvent se targuer d’avoir assisté aux trente éditions des Festivals de Jazz orléanais. Jean Dominique Burtin, d’abord pour la République du Centre puis pour Magcentre a eu ce privilège, il nous livre ici quelques uns de ses plus beaux souvenirs…]
Nul spectateur d’Orléans Jazz ne saurait oublier la beauté du site du Campo Santo niché au pied de la cathédrale et célébrant la note bleue sous l’azur étoilé. Que ce soit dans la chaleur des nuits d’été ou sous une pluie torrentielle, les frissons ont parcouru les échines des amoureux du monde du jazz venus écouter quelques uns de ses plus grands noms. Légendes, ils suspendaient le temps, étincelaient de rythmes. Leur minimalisme embrasait. Leur frénésie souriante en appelait à la communion. Bien d’autres artistes, personnalités du blues et de la soul, du funk et du zouk ont aussi fait chavirer d’enthousiasme.
Par Jean-Dominique Burtin
Osmose et complicité entre artistes et public
Ayo en 2012.Photo: JDB
Bien des fois, l’osmose et la complicité fut complète et spontanée entre artistes et le public. On ne peut ainsi que repenser au sourire de l’harmoniciste Toots Thilemans adressant, en 1991, de malicieux coups d’œil aux martinets volant au-dessus de la scène avant que la nuit ne soit tombée. Ovation également pour l’engagement souriant et mordant de
Lila Tamazit et de ses Poinçonneurs assurant la première partie du concert de James Brown. Elle dompta avec énergie et audace, un don de soi absolu, en 1999, un public acquis et conquis.
Lucky Peterson photo jf grossin
Comment oublier Kenny Garrett pianotant en 2003 pour accompagner le deux tons d’une voiture de pompier ou de police qui passait à l’extérieur de l’enceinte ? Que dire encore de ce concert de Bobby Mc Ferrin qui, en 1997, à la fin de son set et devant un public trempé jusqu’aux os, mais qui ne ménageait pas ses rappels, n’hésitera pas à se verser sur la tête le contenu de sa bouteille d’eau minérale en signe de solidarité ?
Comment oublier
Didier Lockwood en 1991ou
Lucky Peterson en 2008 qui descendent jouer et danser dans le public, tout comme l’a fait longuement, en première partie de Earth Wind and Fire, la douce Ayo en 2012 ?
Nina Attal à la guitare, en 2013, charmera à son tour le public et la sécurité sereine en quittant la scène pour arpenter la pelouse. Comment encore résister à l’invitation de Nile Rodgers, en 2013, de monter sur scène pour danser avec son groupe ? De nombreux spectateurs y succomberont pour le plaisir de chacun.