On vous en a déjà parlé, le festival international du film social a lieu ce week end à Ingré, à l’espace Lionel Boutrouche. Organisé par l‘Aspac, l’Association de Soutien aux Projets Audiovisuels et Cinématographiques, ce festival pour sa deuxième édition est devenu international.
Par Bernard Cassat
J’arrive – Un film de Bertrand Basset – Production française – Durée : 15 min
On le sait, le monde du film court est assez à part. Plus aucune salle ne passe de court-métrage avant le film, comme ça se faisait il y a longtemps. La chaîne Arte fait un gros travail autour du court en achetant quelques droits d’exclusivité, et elle en passe régulièrement. En ce moment, visible sur arte.tv, deux propositions de programmes de courts. Mais avant d’arriver là, il faut se faire remarquer. Les festivals sont donc les seuls lieux ouverts aux courts, qui peuvent s’y faire connaître, se faire apprécier et parfois reconnaître. Et pouvoir ainsi se présenter plus armés pour passer au second court, ou même éventuellement au premier long métrage.
« Nous nous sommes inscrit sur l’une des trois plates-formes de dépôt de films courts, Shortfilmdepot. Les dépositaires sont informés de tous les festivals qui se déroulent en France, et même plus loin, et peuvent ainsi s’inscrire dans tel ou tel festival suivant les thèmes », nous confie Patrick Alvez, son président L’Aspac a défini un critère de durée, pas plus de vingt minutes, et a reçu près de 200 candidatures, dont plus des trois-quarts étaient français. Elle a visionné, discuté, analysé les films et sélectionné 10 d’entre eux pour une compétition serrée proposée au jury. Et au public, puisqu’il y a quatre prix : un grand prix du jury, un prix spécial du jury, un prix du public et un prix des lycéens, le lycée Maurice Genevoix d’Ingré ayant une option cinéma-audiovisuel.
Long travail pour un court!
Pour remplir le rôle qu’elle s’est fixée de soutien aux projets, diverses tables-rondes et master classes seront menées par des professionnels du cinéma, réalisateurs ou producteurs, les deux aspects étant bien sûr importants. Le public intéressé pourra ainsi entrer directement dans les questions qui se posent à tout jeune réalisateur ou scénariste.
Rien qu’un jouet – Un film de Yves Langenbach – Production française – Durée : 2 min 20
Pas forcément jeune, d’ailleurs. Les équipes des courts sélectionnés ont une moyenne d’age autour de la quarantaine. « Réaliser un court métrage est une entreprise lourde, nécessite du matériel qui peut être loué (d’ailleurs les prix sont une offre de location) mais qui coûte cher, et surtout une équipe, donc tout ce qui tourne autour, nourriture, hébergement, etc.», continue Patrick Alvez. Il a lui même réalisé un court métrage qui a eu le prix l’an dernier, Hugo. « Sans parler du talent, autant des auteurs que des acteurs et des techniciens, qui bien souvent n’est pas rémunéré. » Entre l’idée première et l’image de fin sur l’écran, il y a donc tout un parcours qui implique beaucoup de gens, beaucoup d’énergie et un savoir faire qui s’acquiert petit à petit. Et il ne faut pas fier à la durée. Un très court (l’un des sélectionnés dure 2 minutes vingt) demande une maitrise technique de scénario et de réalisation aussi poussée qu’un film long. La concentration temporelle ne pardonne aucune faiblesse !
L’ampleur « normale » de cette édition, après la première manifestation confinée de l’an dernier, donne l’espoir à l’association de développer de plus en plus son festival pour l’installer durablement dans le paysage des festivals de courts métrages. Ils annoncent en outre une collaboration régulière avec le cinéma des Carmes, une séance trimestrielle de courts. La première en octobre, dont nous reparlerons.
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