Ce festival était prometteur : une affiche alléchante, une programmation plurielle, des animations inédites et rares su le territoire orléanais. Un moment fort de rencontre franco marocaine a eu lieu vendredi 27 mai au Parc de Loire de Saint Jean le Blanc avec un concert symphonique donné en plein air sur un plateau technique adéquat : bel espace, sonorisation soulignant bien les cordes, et éclairage naturel en cette fin d’après midi ensoleillée..
Par Anne-Cécile Chapuis
Un bel ensemble symphonique au Parc de Loire de Saint Jean le Blanc vendredi 27 mai. Photo AC Chapuis
L’Orchestre Symphonique d’Orléans s’est en effet mêlé à l’Orchestre Philharmonique du Maroc pour une prestation de qualité consacrée à Ravel, Fauré et Saint-Saëns.
Ces trois compositeurs ont des liens solides avec le Maghreb, par leur inspiration, leur recherche de nouvelles sonorités ou leur résidence (Saint Saëns est mort à Alger) Le programme entraînant s’est ouvert par la très belle suite « Masques et bergamasques » de Gabriel Fauré (1845-1924) avant de laisser la place à la pianiste marocaine Dina Bensaïd qui a offert une interprétation magistrale du concerto pour piano de Maurice Ravel (1875-1937). Après « le Tombeau de Couperin » le concert s’est achevé sur une « Danse bacchanale » effrénée voire effrayante de Camille Saint Saëns (1835-1921). La prestation a été très convaincante et les musiciens se sont parfaitement joué des subtilités harmoniques, percussives ou rythmiques d’une partition sans compromission ni facilités.
Échanges entre musiciens des deux orchestres avant le concert. Photo AC Chapuis
L’osmose ente les musiciens des deux orchestres et la rencontre avec le chef marocain, souriant et précis, s’est parfaitement réalisée. Quatorze instrumentistes du Philharmonique ont fait le voyage depuis Marrakech et se sont glissés parmi les pupitres, pour une journée de répétition la veille du concert, un raccord et le concert. Pari osé mais pari gagné, la musique était au rendez-vous.
Bravo à la pianiste Dina Bensaïd. Photo AC Chapuis
Ce festival pluriel a célébré la culture dans ses grandes dimensions. L’échange et la découverte mutuelle ont fait la part belle à l’artisanat, le sport équestre, la musique et la gastronomie. Tout ceci sous tendu par les valeurs de la francophonie qui ne se réduisent pas au langage, à moins de parler de « langages » au pluriel. « On voit par là que la promotion de la francophonie n’est pas qu’une question linguistique » celle-ci « reflète néanmoins un mode de pensée, elle porte une histoire et une culture, elle est le point d’entrée à des sources littéraires, philosophiques ou poétiques qui ont fait cette histoire et cette culture » souligne Gilles Kounowski, expert à l’Agence Française de Développement (AFD) et présent au Festival de Saint Jean le Blanc.
Au centre, Françoise Grivotet maire de saint jean le Blanc a soutenu l’organisation de ce 1er Festival de la francophonie. Entourée des deux chefs en gastronomie, le français Bernard Vaussion et le marocain Mohamed Fedal, et des élues françaises (Clémentine Cailloteau-Crucy, maire de Mardié, Stéphanie Rist, députée) et des émissaires marocains Photo AC Chapuis
L’organisation était conséquente et s’est appuyée sur de nombreux bénévoles, comme le souligne l’une d’entre eux, Nelia Joyas, à qui nous cédons bien volontiers le mot de la fin « c’est beaucoup d’investissement au départ, après, c’est un peu Inch Allah ! »
Pour en savoir plus :
https://www.magcentre.fr/230502-le-premier-festival-de-la-francophonie-a-orleans/