L’enseigne à la coccinelle et au petit panier blanc, vous voyez… ? Derrière l’exploitation de ces points de vente, une entreprise loirétaine : Codifrance. Discrète dans le paysage des géants de la grande distribution, cette centrale d’achat, basée à Châteauneuf-sur-Loire, a fait du commerce alimentaire de proximité son cheval de bataille. Produits locaux, circuits courts, services à la demande… elle accompagne les responsables de magasin pour mieux répondre aux besoins des consommateurs et s’ancrer dans le quotidien des habitants comme vecteur de lien social. Rencontre avec son directeur.
« Nous le savons, nous devons gagner en notoriété, confie Anthony Meiller, directeur de Codifrance. Car nous avons notre place auprès des mastodontes ». Dans le portefeuille du groupe Colruyt, n°1 de la distribution alimentaire en Belgique, Codifrance (plus de 250 collaborateurs) affiche un chiffre d’affaires en croissance continue depuis 2015. Sa force ? La proximité qu’elle a érigée comme modèle de valeur et levier de développement depuis plus de 50 ans. « Notre métier, ce n’est pas de vendre que des boîtes de conserve. C’est être proche des patrons de magasins, les accompagner dans leur projet d’implantation, financier ou commercial, les écouter, co-construire avec eux et les faire participer aux choix d’assortiments de produits, pour qu’au final le consommateur se sente servi le mieux possible. »
Inciter à la différenciation
Centrale d’achat basée à Châteauneuf-sur-Loire, dans le Loiret, Codifrance approvisionne, sur les trois-quart de la France métropolitaine, plus de 1500 magasins indépendants (enseignes, négoces, grossistes…) dont plus de 300 sous les marques Coccinelle, Coccimarket et Panier Sympa, sa propre marque. Des magasins au concept de petites surfaces (entre 80 m2 et 400 m2 maxi), adaptés aux besoins de la population – plutôt rurale pour le Panier Sympa, urbaine et péri-urbaine pour les Cocci – et à leurs achats quotidiens, loin de la stratégie qui pousse le consommateur à remplir les caddies.
Pensés au départ comme des magasins de dépannage, ils ont évolué avec les usages, jusqu’à mettre en place des offres et services personnalisés à l’échelle d’un village ou d’un quartier : snacking et offres pour les déjeuners sur le pouce, rôtisserie, micro-ondes à disposition, machine à jus de fruits frais, livraisons à domicile, relai colis et points poste… « Notre force commerciale est très à l’écoute des responsables de magasins, les guide et les incite fortement au facteur de différenciation en terme d’accueil, de services et de conseils », insiste Anthony Meiller. Plus encore, les enseignes doivent avoir un véritable ancrage local en participant à la vie du village, du quartier et des habitants : faire circuler des informations sur les réseaux sociaux, l’arrivée d’un artisan, des petites annonces, relayer les festivités de la commune, ou encore être sponsor d’un événement. « Le commerce de proximité a un lien social fort à jouer: des clients peuvent être amenés à venir tous les jours au magasin simplement pour le plaisir d’échanger. »
Produits locaux et circuits courts
Si chaque enseigne doit s’approvisionner à 80% auprès de notre catalogue, Codifrance incite chaque exploitant à privilégier dès qu’il le peut les produits locaux via les circuits courts, notamment pour les fruits et légumes dont la gestion se fait en directe ou auprès de Pomona. Ainsi, parmi ses 8 000 références produits, Codifrance compte de belles marques et entreprises de la région Centre-Val de Loire : les salades Les Crudettes, la Laiterie de Saint Denis-de-l’Hôtel, le vinaigre Martin Pouret, Culture Miel, Antarctic pour les boissons et jus de fruits, Fruits et Saveurs, Rians, des coopératives d’élevage, des viticulteurs, le Pépiniériste Houry pour les chrysanthèmes en vente à la Toussaint, ou encore Tradival pour les viandes. Quant aux œufs ? Pas de batterie, Codifrance sélectionne les éleveurs de poules uniquement élevées en plein air. Enfin, côté bio, l’entreprise s’attache à faire la part belle le plus possible à des produits de grande qualité vendus sous la MDD (marque de distributeur) « Le Reflexe Bio », qui assure un bon rapport qualité/prix.
L’anti-gaspi au rayon durable et responsable
Chez Codifrance, l’environnement et la RSE se placent aussi dans les valeurs prioritaires de l’entreprise. Concrètement : tendre vers le zéro déchet en magasin et lutter contre le gaspillage alimentaire à travers un partenariat avec la Banque Alimentaire. Mais aussi organiser la mise en place de paniers à tarifs réduits comportant des produits en date courte de DLC via un partenariat avec Too Good To Go depuis décembre 2021. L’application smartphone, qui rappelle que « chaque année plus d’un-tiers de la production mondiale de nourriture est jetée », doit permettre de sauver des repas en fournissant une liste de magasins. Par exemple (Vendôme (41), La Ville aux Clercs (41) et Saint Pierre des Corps (37) pour la région Centre-Val de Loire) qui écoulent leur surplus de nourriture par la vente de paniers « surprises » 30% moins chers.
Mais l’entreprise ne s’arrête pas là. Elle a comme projet de verdir son parc automobile en le remplaçant par des véhicules hybrides en région parisienne. L’idée étant de réduire l’impact carbone du parc équivalent à 2 millions de kilomètres par an.
« Je suis fier des valeurs que porte l’entreprise et de la façon dont nous accompagnons les exploitants sur le terrain, conclut le directeur, Anthony Meiller. Nous ne fixons pas d’objectifs sur les ouvertures de magasins : nous ne sommes pas là pour faire du volume mais du qualitatif et du pérenne. Le développement des nouvelles ruralités, mais aussi des nouveaux besoins en zones urbaines et péri-urbaines, sont autant de voies que nous explorons car nous savons nous intégrer partout où il y a besoin d’une vie de proximité. »
Photo de Une Codifrance.