Par Jean-Dominique Burtin
“Un grand corps composé de toutes nos vies”

les voix photo CC
A l’affiche, pour tous les amateurs d’art et de convivialité, voici une exposition de gravures et des démonstrations d’impression par le collectif AOC, sigle qui signifie Artistes d’Origine Céleste. Voici une poétique appellation contrôlée. Ainsi qu’une action ouverte et passionnante entre vallée charmante et monts de beauté. Les acteurs en sont certes Cécile Combaz, mais aussi Fabienne Schouler, Véronique Desmasures, Mireille Salton, Constance Desmazery.
“Création est son crédo…. Ouverture est sa posture…Mouvement est un style qu’elle affectionne…. Bosseuse est son état d’esprit…. De ses études et de son passé d’ingénieure, Cécile a gardé l’amour de l’innovation et adore inventer des procédés de fabrication…. Artiste et artisan est à la fois est Cécile…. Contemporaine et streetarteuse, elle se nourrit et s’appuie dans son travail quotidien sur la passion qui fait son talent et son moteur, la création avec les mains… Zest de mystère est la petite touche supplémentaire qui rend l’alchimie magique dans son œuvre.” Tels sont quelques-unes des jolies lignes que consacre Juliette Chapront pour dresser le portrait d’une créatrice lumineuse de pertinence et de simplicité.
De l’œuvre de Cécile Combaz on retient notamment les linogravures illustrant la poésie de Régis Roux inspirée par la découverte, au bord d’une rivière de la Drôme, d’un galet usé par le vent et vieux de plusieurs millions d’années. Cécile Combaz : “A mon tour inspirée par ces onze poèmes, j’ai créé onze linogravures imprimées en regard de textes, sans que chacune ne soit strictement l’illustration du poème qu’elle côtoie sur la page. Car il était question ici du temps, de l’usure et des attaches, du monde minuscule et du cosmos, de gestes simples et de graves pensées qui traversent les textes comme le vent a donné au galet sa structure singulière”.
A découvrir, aussi, ses dix-sept gravures illustrant les dix-sept nouvelles du recueil “Fictions” de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges (Gallimard 1988). Et puis encore ses “Fragments d’intimes”, gravures en pointe sèche sur du plexiglas représentant des gros plans sur des corps en attente, réduits à l’inaction par l’écoute, l’ennui, le deuil, ou simplement en repos : ” L’étoffe se mêle aux corps. Ce sont des fragments de vie lourds d’humanité, qui sont comme différentes facettes d’un grand corps composé de toute nos vies.”
Danse et “petits paysages de fuite”