Confronté aux difficultés de recrutement, les hôteliers-restaurateurs du Loir-et-Cher prennent les choses en main. Une chargée de mission dédiée à l’attractivité est désormais en place pour les aider.
Par Jean-Luc Vezon
En présence de Thierry Grégoire, négociateur social au national, l’assemblée générale de l’Umih 41, le 16 mai dernier au Relais des Landes à Ouchamps, a confirmé le volontarisme de cette organisation professionnelle que préside Sabine Ferrand, par ailleurs présidente de l’Umih de la région CVL.
L’année 2021 aura été une nouvelle fois riche pour les 268 hôteliers-restaurateurs adhérents à l’organisation. On citera notamment le lancement du dispositif mobile de promotion des métiers « Un métier à la clef ». Un second triporteur sera du reste mis en circulation très prochainement « pour tourner dans les collèges ».
L’année aura également vu la mise en place, en partenariat avec l’ADT et le département de Loir-et-Cher, d’une subvention à l’investissement de 30% pour renouveler du matériel. 19 entreprises en ont bénéficié pour 60 K€. Cette aide reste accessible.
Mais, c’est bien le recrutement qui est au cœur de l’action de Sabine Ferrand et son conseil d’administration. Grâce au fonds de revitalisation et le soutien de l’Etat, une chargée de mission a été recrutée en mars dernier. Il s’agit d’Audrey Rousselet(1) qui travaillera sur les cinq axes du plan de développement élaboré avec les partenaires du CODEVE : outillage Rh des entreprises (avec l’OPCO Akto), actions vers les scolaires, les demandeurs d’emploi, partenariat avec l’agence d’attractivité BeLc ou Semaine de l’HRT (du 19 au 24 septembre prochain).
Autre dossier majeur, la question de la transition écologique est prise à bras le corps par l’Umih. Piloté par Ludovic Poyau, « le Monsieur Écologie de l’UMIH », elle mobilise différents outils comme le Fonds Tourisme Durable (France Relance) et des partenaires comme la CCI 41 qui propose des diagnostics gratuits.
Les PGE, une bombe à retardement
Vice-président de l’Umih, en charge des saisonniers, Thierry Grégoire a fait le point sur la situation économique d’un secteur fort de 250 000 entreprises et un million d’emplois (dont 750 000 salariés). La question du PGE, « bombe à retardement dans les comptes d’exploitation » est au cœur des préoccupations.
« Si nos entreprises doivent aller à la barre du tribunal de commerce, les PGE n’auront servi à rien. Nous demandons à l’État de mettre ce PGE dans le haut de bilan (NDLR : dette à long terme) afin de ne pas dégrader la note des entreprises. Nous souhaitons également avoir la possibilité de le rembourser jusqu’à dix ans avec l’introduction d’une clause de meilleure fortune » a précisé Thierry Grégoire. En arrière plan de cette demande, la crainte de négociation de gré à gré avec les banques et la peur d’une perte de valeur des affaires.
Concernant les négociations sociales de la branche, le vice-président s’est montré clair, rejetant toutes nouvelles augmentations de salaires, après l’accord du 5 janvier dernier qui les a revalorisés(2). Pas question également d’accorder un 13e mois, une rémunération contre le travail du dimanche ou de supprimer la coupure.
Pour améliorer les conditions de travail qui nuisent à l’attractivité, Thierry Grégoire se montre plus ouvert notamment sur les deux jours de congés consécutifs, l’égalité hommes-femmes, le handicap ou le logement. Une ouverture de l’Etat sur le PGE pourrait cependant faire avancer les choses … Après avoir dénoncé l’abus des arrêts de travail, Thierry Grégoire a conclu : « Il y a 100 000 emplois non pourvus. Qu’on nous donne la main sur l’orientation. La meilleure image, c’est vous. »
(1) Elle est par ailleurs vice-présidente d’Agglopolys en charge de l’économie et 1ère adjointe au maire de Vineuil.
(2) Avec une augmentation moyenne de 16,33 % de l’ensemble de la grille et une rémunération minimum supérieure au SMIC de 5 %.