Le traditionnel point presse de François Pesneau, préfet de Loir-et-Cher, le 16 mai dernier, a permis de faire un point précis sur quelques sujets d’actualité comme les EnR (Energie renouvelable), l’engorgement des titres (carte identité, passeport) ou les saisonniers.
Par Jean-Luc Vezon
En Loir-et-Cher, comme dans de nombreux départements, il faut parfois plusieurs mois pour obtenir le renouvellement d’une carte d’identité ou d’un passeport. Dans les 17 communes, qui disposent d’un dispositif de recueil d’empreintes, on se bouscule et ça bouchonne d’autant plus que certaines collectivités ont ouvert très peu de créneaux au public.
« J’ai demandé aux maires (1) de délivrer a minima 60 titres par semaines et d’ouvrir dans ce but des créneaux supplémentaires. Nous devrions ainsi atteindre 1 320 titres très rapidement », a annoncé le préfet qui réunira de nouveau les premiers magistrats concernés dans 15 jours. L’Etat pour sa part renforce ses moyens avec 160 emplois créés dans ses centres d’expertise (Bourges pour la région Centre Val de Loire).
François Pesneau a également révélé que la création de méga centres était envisagée par l’Etat, de l’ordre de un ou deux par région, « pour désengorger les files d’attente ». De même, devrait-il être possible d’effectuer une prédemande en ligne afin de raccourcir la durée du rendez-vous. En attendant un retour à la normale, fort des efforts de chacun, la durée moyenne d’attente est déjà passée de 90 à 77 jours. Précisons, qu’un dispositif de recueil optimisé peut assurer 3 250 titres par an.
Bientôt une cartographie des EnR (Energie Renouvelable)
Alors que les collectifs se multiplient dans le département contre les projets d’installation d’éoliennes, de méthaniseurs ou de parcs photovoltaïques (2), François Pesneau s’est d’abord voulu pédagogue : « Il existe des procédures réglementaires avec des avis rendus par différentes commissions ».
« Tout le monde est vert sauf quand il s’agit d’accepter un projet d’EnR près de chez soi. La solidarité nationale impose des efforts. Mon travail consiste à faire en sorte que les contraintes soient acceptables et les plus faibles possible », a déclaré le préfet qui a, par ailleurs, annoncé que « les objectifs régionaux du Sraddet devraient être départementalisés » avec des zonages d’accueil des EnR et qu’une carte sera prochainement établie pour le Loir-et-Cher.
Très en retard sur l’éolien contrairement à l’Eure-et-Loir, leader régional, le Loir-et-Cher devrait donc prendre sa part même si le préfet souhaite, comme beaucoup, que compte tenu « de la haute valeur patrimoniale du département », il puisse être possible de « faire plus en PV et moins d’éolien ». Il reste que le Sraddet, qui sera révisé ou modifié en 2024, ne donne pas cette possibilité.
Côté économique, malgré la hausse des coûts de l’énergie et des coûts de revient, le préfet ne relève pas de difficultés particulières en termes de défaillances d’entreprises ou de non remboursement du PGE : « L’économie loir-et-chérienne est résiliente par rapport à d’autres départements. Nous avons le taux de chômage le plus bas de la région »(3). Point de vigilance cependant, les tensions sur le recrutement qui « sont un frein à la croissance ». Dans l’Hôtellerie-restauration par exemple, malgré les efforts de la profession (hausse des salaires, évolution de la convention collective, nouvelles organisations du travail), la situation reste tendue.
Les emplois saisonniers
C’est aussi le cas, pour les emplois saisonniers, en particulier pour la récolte des fraises. Compte tenu du manque de bras, malgré un plan d’action, la profession a ainsi demandé au préfet un appui pour faire venir de la main d’œuvre du Maroc, comme ce fut le cas l’an passé. « Le modèle économique reposant sur de la main œuvre étrangère fait prendre un risque aux entreprises notamment cette année où les tensions avec le Maroc ont reporté l’acceptation des demandes de visa », a informé le préfet .
« Travailler, ce n’est pas que le salaire. C’est aussi une vie sociale, de l’estime de soi… Nous devons encore et encore convaincre », a insisté le représentant de l’Etat en présentant des expérimentations avec des détenus de la maison d’arrêt de Blois et des demandeurs d’asile.
On notera enfin les efforts de l’État pour coordonner l’accueil des réfugiés ukrainiens. Ils sont 300 en Loir-et-Cher se répartissant entre accueils privés (170) et dans des centres publics (foyer Mosnier à Blois, Thésée). Le préfet a salué le travail du département, des associations (ASLD, France Terre d’Asile), des organismes HLM ou de Pôle Emploi pour stabiliser psychologiquement ces personnes, construire des parcours d’insertion et les aider à rebondir dans leur nouvelle vie.
(1) Les communes touchent 13 000 € de l’Etat pour assurer cette mission de service public.
(2) Contre le méthaniseur à Fossé, un parc PV à Gièvres ou un parc éolien à Valencisse.
(3) 6.5 % soit le 12e meilleurs taux en France.