Par Jean-Luc Vezon
2ème circonscription Romorantin : La bouteille à l’encre
Ennemi intime de Guillaume Peltier, Pascal Bioulac est candidat à la députation sous l’étiquette LR.
Crédit photo Jean-Luc Vezon.
C’est un peu la bouteille à l’encre sur cette circonscription couvrant la Sologne et une partie de la vallée du Cher. En 2017, Guillaume Peltier, jeune loup alors membre des Républicains, avait été élu face à Jean-Luc Brault, président de la communauté de communes Val de Cher – Controis avec 53,93 % des voix soit 2 784 voix d’avance.
A ce jour, le bras droit d’Eric Zemmour, vice-président exécutif de Reconquête, n’a pourtant pas fait acte de candidature même si ses publications récentes sur sa page Facebook laissent à penser qu’il sera de la partie. Il était notamment présent lors des cérémonies du 8 mai à Neung-sur-Beuvron.
Le défenseur de la ruralité et « des milieux de cordées » pèse-t-il le pour et le contre ? Il aurait en effet à affronter des adversaires de poids. Le premier d’entre-eux est l’omniprésent maire de Lamotte-Beuvron, Pascal Bioulac, candidat déclaré sous l’étiquette LR. Bien implantée, cette forte personnalité possède en outre un binôme qui pèse en la personne du conseiller départemental et ancien maire de Noyers-sur-Cher Philippe Sartori.
Roger Chudeau, ex référent départemental de la campagne présidentielle de François Fillon en 2017, portera les couleurs du Rassemblement national. Arrivé en tête sur la circonscription au premier tour de la présidentielle, le parti d’extrême droite peut envisager un second tour et faire mieux que les 17,93 % de voix de Mathilde Paris en 2017. Cette hypothèse vaut également si Roger Chudeau réalise plus de 12,5 % des inscrits soit un peu plus de 10 000 voix.
Préférée au jeune énarque, Jean-Baptiste Baudat, ancien coordinateur du comité de soutien à Emmanuel Macron, Emmanuelle Chaplaut, 43 ans, ancienne élue de Noyers-sur-Cher défendra les couleurs d’Ensemble. Cette illustre inconnue, adhérente de « Renaissance », directrice de la coopérative Odyssée Création, ne part pas favorite dans une circonscription ancrée à droite depuis 50 ans. D’aucuns diront aussi qu’elle ne fait pas trop d’ombre à Pascal Bioulac, que l’on sait proche du MoDem au département. Selon nos informations, la majorité avait même envisagé ne pas présenter de candidat sur cet arrondissement.
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) sera représentée par le communiste Jérémie Demaline, candidat aux Départementales sur le canton de Chambord. Fort de l’union des gauches, cet habitant de Huisseau-sur-Cosson pourrait faire mieux que les 18,64 % des quatre partis en 2017 et accéder au second tour.
Enfin, Pascal Pinson, 69 ans, portera “la casaque jaune” de La France Autrement, le mouvement citoyen de Gildas Vieira. Avec son suppléant, Bruno Bernard, maire adjoint de Selles-sur-Cher, il espère faire entendre la voix des déçus de la politique et dépasser les 5 %.
3ème circonscription : qui prendra le fief de Momo ?
Élu sans discontinuité depuis la dissolution de 1997, Maurice Leroy avait cédé sa place à l’assemblée nationale le 10 janvier 2019 à son suppléant Pascal Brindeau. Agé de 47 ans, ce vendômois d’origine est investi par LR-UDI. Très présent sur le terrain, le porte-parole de l’UDI s’appuie sur un important réseau d’élus locaux en particulier dans le Vendômois et la ruralité.
Pascal Brindeau part favori sur cette circonscription historiquement centriste où Momo avait recueilli 60,96 % des voix en 2017 (23 088 voix) contre 39,04 % à Marlène Martin, la candidate Lrem.
Investi par Ensemble, Christophe Marion, 49 ans, maire de Saint-Ouen et vice-président Territoires vendômois, espère faire mieux. Adhérent de Territoires de progrès, créé par Jean-Yves le Drian, cet ancien socialiste aura pour équipière Christelle Pellé (MoDem), maire d’Autainville depuis 3 mandats.
Le RN compte capitaliser sur le premier tour de la Présidentielle où il est arrivé en tête sur la circonscription. Son programme sera porté par la conseillère régionale, Marine Bardet. Peu connue localement, cette habitante de Valencisse près de Blois, pourra s’appuyer sur son suppléant, Olivier Besnard, conseiller municipal de Mer, « éternel candidat » depuis trente ans.
On suivra de près le score de Noé Petit, le jeune candidat (18 ans) de La Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Fondateur du collectif ” A Bas le béton “, le jeune mérois, élève de terminale au lycée de Beaugency, symbolise la volonté de renouvellement de la gauche. Pour figurer au second tour et être élu (ce qui ferait de lui le plus jeune député de l’Assemblée nationale), Noé Petit devra toutefois dépasser la barre des 10 000 voix au premier tour (8 367 en 2017).
Deux autres candidats tenteront de faire entendre leurs voix. Eric Doumas, président régional et secrétaire national du Mouvement de la Ruralité portera la voix des campagnes. Très présent médiatiquement, cet ancien Fillonniste est aussi un ardent défenseur de la chasse qui compte dans l’économie loir-et-chérienne. Dabhia Kermad et Daniel Schoeffre seront de leur côté les représentants de La France Autrement pour proposer notamment « une écologie non punitive ».
Pascal Brindeau (UDI) tentera de succéder à Maurice Leroy dont il est le suppléant.
Crédit photo Jean-Luc Vezon.
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