Le conseil régional qui se réunit ce jeudi examine une nouvelles fois son « Pacte régional santé » avec la création d’une Faculté de médecine et d’un CHU à Orléans mais aussi avec le renforcement des moyens de Tours. Dans le domaine social, outre le développement des pratiques sportives et le confortement du tissu associatif, la Région veut s’engager dans l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée ».
Par Jean-Jacques Talpin
François Bonneau, président du Conseil régional Centre-Val de Loire. Photo Jean-Jacques Talpin
Le calme de l’hémicycle régional ne devrait guère être troublé ce jeudi à Orléans. Les élus se réunissent en effet avec un ordre du jour peu copieux avec cependant le retour sur les décisions de Jean Castex. Le « Pacte santé » d’ailleurs approuvé à l’unanimité en début de semaine par le Ceser ne fait guère discussion même si La France Insoumise par la voix de Karine Fischer rappellera que « c’est à l’État d’investir pour ses universités, pas à la région ». Et il est vrai que la création d’une Faculté de médecine sur le campus de la Source aura un coût : 13 millions d’euros répartis à parité entre l’État et la Région et 6 millions pour de nouveaux locaux de kinésithérapie.
Plus d’infirmières aussi !
Les futurs médecins (105 en 1ère année dès septembre) seront en effet formés dans les locaux de la Faculté Droit Économie Gestion dont les locaux seront restructurés pour accueillir médecine mais aussi les futurs professeurs des écoles inscrits à l’INSPE. Rappelons que Droit Économie Gestion déménagera en 2025 sur le campus Madeleine. François Bonneau est d’autant plus satisfait de ces annonces qu’elles ne se font pas au détriment de la Fac de médecine de Tours qui va elle aussi se voir attribuer de nouveaux moyens. Autre satisfaction : la montée en puissance des formations d’infirmières : « Nous sommes passés de 800 à 1 400 inscrits à cette rentrée et sans doute 1 600 en septembre prochain. Dans le Loiret le nombre d’infirmières formées évoluera de 240 à 400 ». « On est super réactif !», se félicite François Bonneau en écho aux propos de l’opposition de droite et du Centre, avec le duo Forissier-Montillot, qui estime que la région porte une « lourde responsabilité dans la fermeture de lits d’hôpitaux et la crise des urgences par le manque d’infirmières formées ».
« Ce sont des parlottes, on veut de l’action ! »
S’il se refuse à attaquer ou à critiquer la coopération entre Orléans et Zagreb, François Bonneau veut marquer son territoire : « Je reste concentré sur mon objectif qui est le campus santé de la Source, je ne me disperse pas et refuse d’envisager une concurrence entre les deux établissements. » Mais pas question pour la région d’adhérer à l’association créée par la ville d’Orléans avec plusieurs conseils départementaux de la région, pour apporter tutorat et soutien aux étudiants médecins.
D’autres dossiers ne devraient guère bousculer la séance. Un rapport sur la vie associative, un autre sur le sport devraient recueillir l’assentiment général à quelques bémols près. Charles Fournier (EELV) veut ainsi insister sur sport et handicap, sport et égalité hommes/femmes. Tous sont également d’accord pour consolider la vie associative, avec des assises, des forums et de la concertation. « Tout cela se sont des parlottes, ironise Nicolas Forissier (LR), on n’avance pas, c’est l’immobilisme absolu. Nous on veut de l’action ». Un autre dossier social fera consensus : l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée » où des chômeurs sont recrutés en CDI par une « entreprise à projet » financée en partie par les aides sociales transformées en salaire.
Le chômage un sujet mineur ?
Une dizaine de territoires régionaux pourraient être concernés dont trois en cours de labellisation nationale. La région débloque 500 000 euros au titre de l’amorçage des projets avec 80 000 euros pour chaque expérimentation. Avec à la clef un objectif économique et humain : remettre dans le travail des personnes difficilement employables et faire baisser encore le chômage régional dont le taux dépasse à peine aujourd’hui les 6%. Ce qui explique d’ailleurs que le chômage soit devenu un sujet mineur des élections présidentielles et législatives…