C’est parti pour le troisième tour ! Hormis en Sologne dans l’attente d’une candidature de Guillaume Peltier, on connaît désormais les candidat(e)s aux Législatives en Loir-et-Cher. 1ère partie avec la présentation des acteurs sur la 1ère circonscription (Blois).
Par Jean-Luc Vezon
Le Rassemblement national arrivé second mobilisera-t-il son électorat pour conquérir la 2e circonscription, celle de Sologne, où il a pointé en tête au 1er tour de la Présidentielle ? La nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) capitalisera-t-elle sur le bon score de Jean-Luc Mélenchon à Blois pour bouter le député -ministre Marc Fesneau hors du territoire ? Pascal Brindeau (LR-UDI), suppléant de Momo « le moscovite », sera-t-il adoubé par ses électeurs pour sa primo candidature ? La confédération Ensemble associant Modem, Horizon et Renaissance (nouveau nom de LREM) ratissera-t-elle aussi large qu’espéré ?
Voici quelques-uns des enjeux de ce 1er tour où un, voire deux députés sortants, ne se représentent pas : Maurice Leroy, cinq fois élu, qui a quitté la politique pour le privé et, peut-être, Guillaume Peltier, porte-parole d’Eric Zemmour et vice-président de son parti, Reconquête, dont on ignore encore les intentions.
Les enjeux de la première circonscription
Elu confortablement en juin 2017 (69.15 % des voix) face à Michel Chassier (RN), Marc Fesneau est resté un peu plus d’un an député devenant, dès octobre 2018, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la participation citoyenne. Investi par Ensemble, le secrétaire général du Modem part favori.
Trop souvent absent de la circonscription selon ses détracteurs, il devra aussi justifier la vacance de la circonscription depuis un an, son suppléant, le conseiller départemental et maire de La Chaussée-Saint-Victor Stéphane Baudu ayant renoncé à siéger comme la loi l’y autorise. Pilier de la Macronie, Marc Fesneau qui avait été battu lors des dernières élections régionales, pourra cependant bénéficier de la traditionnelle dynamique électorale post présidentielle et du bon score d’Emmanuel Macron, arrivé en tête sur la circonscription.
La donne a un peu changé pour le RN qui en 2017 avait bénéficié de la présence de quatre candidats de gauche (Denys Robiliard PS, Kenza Belliard LFI, Nicolas Orgelet EELV et Camélia Khabèche PC) pour affronter Marc Fesneau. Éternel candidat de l’extrême droite (14e candidature), Michel Chassier, 73 ans, référent départemental du RN, conseiller régional et conseiller municipal de Blois envisage toutefois d’être présent au second tour. Il pourra s’appuyer sur son suppléant Cédric Pelé, habitant de Saint-Denis-sur-Loire, en charge de la communication du RN 41.
Jeune Insoumis Reda Belkadi porte les espoirs de la gauche (socialiste, communiste et LFI) et des écologistes réuni sous la bannière Nupes. Ce fils d’ouvrier, militant engagé, va tenter de récupérer la circonscription de Blois, gagnée par le PS en 2012 avant de basculer en 2017.
Ingénieur Étude et développement à Worldline, conseiller municipal de Vineuil, ce joueur d’échecs devra toutefois se faire connaître et défendre les nombreuses contradictions d’un programme de rupture. Arrivé en tête à Blois avec 28.53 % des suffrages, il pourra compter sur le soutien du tandem socialiste Marc Gricourt, maire de Blois et de Christophe Degruelle, président de l’agglomération. Le contexte inflationniste et de baisse du pouvoir d’achat sera sans doute un argument de campagne.
Député de la République? Malik Benakcha, candidat LR et leader de l’opposition blésoise, y croit dur comme fer malgré le score modeste de Valérie Pécresse. Avec Alain Duchalais, son suppléant, maire des Montils et anesthésiste à la retraite, le jeune républicain veut porter les valeurs de la droite républicaine et indépendante. « Face aux candidatures de témoignage, aux extrêmes et au député Playmobil de la majorité, je suis la seule alternative crédible » scandait le jeune chef d’entreprises à ses amis réunis le 9 mai devant son QG de campagne rue porte Chartraine.
Déclinant son programme (liberté d’entreprendre, valeur travail, restauration de l’autorité et méritocratie), Malik Benakcha qui est soutenu notamment par Philippe Gouet, président du département, et localement par Le mouvement de la Ruralité rappelait aussi sa volonté de reconstruire la droite.
Président de la France autrement, élu blésois et communautaire très présent médiatiquement, Gildas Vieira sera lui aussi de la partie avec sa binôme Colette Chapelle pour porter un projet citoyen et apolitique de « démocratie écologique ». Soutenus par des personnalités comme Corine Lepage, Jean Marc Governatori ou Antoine Waechter, , le duo mène campagne sous la bannière « Écologie au centre », union de plusieurs mouvements citoyens (2) .
Le retour du PRG
“ Ma candidature est celle de la gauche du réel, de la gauche responsable. Face à une gauche qui renie ses valeurs européennes, je veux défendre la justice sociale, mener un combat intransigeant pour la laïcité ainsi qu’une lutte permanente contre le racisme et l’antisémitisme “, déclare Hervé Mesnager. L’ancien élu blésois, militant de la CFDT, de 66 ans portera les couleurs du parti radical de gauche, présent dans une centaine de circonscriptions en France.
Refusant le diktat de Jean-Luc Mélenchon, il plaide pour une gauche humaniste, laïque et républicaine qui n’oppose pas villes et campagnes, économie et social, ancrée dans l’OTAN et condamnant fermement l’agression russe en Ukraine. Épaulé par la très active Cécile Caillou-Robert, conseillère régionale déléguée, Hervé Mesnager se dit suivi dans sa démarche par de très nombreux femmes et hommes de gauche.
A l’heure de l’écriture de cet article, Reconquête, le NPA et Lutte ouvrière n’avaient pas déclaré de candidats.