Une réunion à Olivet, proposée par l’association Dammo (Droit accessibilité mobilité métropole Orléans), a fait le point sur le développement du vélo en ville et tous les problèmes qu’il rencontre. Un public nombreux a pu suivre un film et une discussion. Et constater que partout, le vélo a besoin du soutien populaire pour trouver sa place.
Par Bernard Cassat
A l’occasion de l’événement Mai à vélo, l’association Dammo (Droit accessibilité mobilité métropole Orléans) a organisé une passionnante rencontre mercredi dans la très belle salle de l’Alliage à Olivet. Un film présenté et suivi d’une discussion ont expliqué et recensé les différentes questions liées au vélo et au développement de son utilisation. Toujours visible en VO sous titrée anglais (ici), Together We Cycle (2020) retrace les difficultés d’installation du vélo dans les villes des Pays Bas. On pense que la culture du vélo dans ce pays a toujours été présente. Le documentaire nous démontre qu’il n’en est rien.
Dans les années de grand développement de l’après guerre, les Pays Bas ont été pris, comme tous les pays occidentaux, dans le tourbillon du développement forcé et rapide, avec son corollaire, la voiture. Les villes s’étendaient et on cassait des centres villes pour les remplacer par des autoroutes urbaines. Amsterdam a bien failli subir ce sort là dans les années 60. Un vaste projet d’autoroutes l’aurait fait ressembler à Los Angeles. A la différence d’une seule voix, le projet n’est pas passé. Les militants pro-vélo ont alors établi un plan autour de leurs idées. Et la « culture vélo » comme on dit actuellement s’est alors installée. Pour se développer et arriver maintenant à l’utilisation de la petite reine dans plus de 65% des déplacements dans la ville d’Amsterdam !
Un changement d’attitude personnelle
Film passionnant complété par un exposé très au point de Stein van Oosteren, porte-parole du collectif vélo Île-de-France et diplomate néerlandais. Son analyse se base sur l’abandon, chez les gens, du réflexe « je ne peux pas » utiliser le vélo pour plein de raisons (pluie, distance, bagages, etc) pour l’attitude positive du « je veux utiliser mon vélo », qui cherche les solutions pour le faire agréablement et sécuritairement. Olivier Razemon, journaliste au Monde, a repris la discussion.
La pandémie a bien sûr changé un peu le regard des gens sur le vélo. L’apparition du vélo électrique aussi, même si elle pose d’autres problèmes. Mais cette rencontre a permis un point très clair sur la situation. Les solutions dépendent des politiques, de l’organisation de la ville et du type d’urbanisme, mais dépendent aussi, et peut être surtout, de la volonté des gens. Et nécessitent une grande vigilance populaire sur les annonces politiques, qui sont bien souvent tonitruantes pour seulement quelques marques au sol.