Le Centre Chorégraphique de Tours, sous la direction de Thomas Lebrun, s’est installé pour la semaine à la Scène nationale d’Orléans. Il y présente Dans ce monde, un tour du monde de la danse. Avec trois formats possibles, pour les tout petits, pour les enfants et pour tous. Plusieurs séances scolaires vont toucher un large public pour raconter le plaisir de danser.
Par Bernard Cassat
La troupe de Thomas Lebrun a parcouru le monde pour présenter ses spectacles. Et ce sont ces voyages qu’elle nous restitue maintenant. Voyages de danse, bien sûr. Dans ce monde nous fait visiter de nombreux pays, mais reste un spectacle ancré dans l’imaginaire. « On n’a pas cherché à se rapprocher du folklore. C’est même peut-être le contraire : on en joue un peu. Ne serait-ce que du point de vue chorégraphique, il n’y a pas de danse folklorique réelle, existante, mais il peut y avoir des danses folkloriques inventées », nous confie Thomas Lebrun, chorégraphe du spectacle. Chaque fois que la troupe a été danser dans un pays, elle en a ramené plus que des souvenirs. « On a rapporté des costumes de nos tournées. Les chapeaux pointus du Viet Nam, et les tenues aussi. Après, par exemple pour la Bulgarie, on a commandé des robes de danses folkloriques bulgares à la taille des danseurs. A chaque fois qu’on change de pays dans le spectacle, on a soit un tissu soit un accessoire qui représente ce pays. Et qui est authentique. » La démarche pour les musiques est du même ordre. « A partir d’un panel possible, le choix s’est fait petit à petit, dans la construction globale de la pièce. Le spectacle a son rythme propre. Ca a guidé le choix pour chaque pays. »
Joyeux et poétique
Dans ce monde veut rester loin des nouvelles catastrophiques qui remplissent les informations. Le spectacle porte donc une gaieté, une énergie qui se veut positive. « Ca peut être joyeux. Mais pas forcément. Debussy n’est pas vraiment joyeux, mais plus poétique. Des musiques du Pakistan sont dynamiques, très chantées. Il y a aussi dans le tour du monde un passage sur la Syrie pas forcément joyeux. C’est un voyage musical et un voyage chorégraphique. Il y a de l’humour avec le Brésil, du sourire avec l’Afrique. » Et cette dynamique est proposée en plusieurs formats, adaptés aux âges de différents public. Dont un Petit voyage pour enfants très jeunes, à partir de 2 ans !
A venir, mille et une danses
Le Centre Chorégraphique de Tours présentera aussi, le 19 mai, son spectacle Mille et une danses. « C’était pour les 20 ans de la compagnie. On l’a créé en 2021, raconte Thomas Lebrun. Ca voyage aussi ! On commence très tranquillement, avec beaucoup de rapports à l’histoire de la danse, et ça finit en fête de nouvel an. On traverse des propositions différentes. L’idée c’était de faire 1001 danses, donc 1001 propositions chorégraphiques. Au début on comptait, mais après on arrété. Il y a six parties assez différentes. Au début comme une sorte de carte d’identité de chaque danseur, sur un poême chorégraphique de Carolyne Carlson. Après on a un rapport à la danse américaine et abstraite. Ensuite, des hommages avec des danseurs avec qui on a travaillé ou qu’on a aimé. Après il y a une partie qu’on appelle Théatre, et qui s’intéresse à l’idée de la théatralité du mouvement et même de la voix. Ensuite une partie Clubber, où on travaille sur des danses de boites ou même de Crazy Horse, du spectaculaire. Et on finit par une grande fête très dynamique. C’est un voyage aussi. Une grande traversée de la danse, pendant 1h50… »
Le public orléanais pourra ainsi découvrir (ou redécouvrir) le travail de nos voisins régionaux. Et compléter son plaisir de spectacles chorégraphiques. Thomas Lebrun est dans une dynamique différente de celle de Maud Le Pladec, la chorégraphe du Centre Chorégraphique d’Orléans. Les deux directions de travail se complètent et participent chacune au paysage de la danse actuelle. Il est donc important de découvrir les deux aspects.