Peu après l’élection présidentielle, des militant.es écologistes de nombreux collectifs donnent déjà de la voix pour faire entendre leurs revendications notamment contre le bétonnage des sols. Des manifestations se sont tenues ce mardi 26 avril 2022 dans notre région, notamment sur le pont Royal à Orléans.
Par Sophie Deschamps
Manifestation écologiste sur le pont Royal le 26 avril 2022 contre le nucléaire et le bétonnage des sols et pour une bonne gestion de l’eau. Photo Sophie Deschamps
Cette date du 26 avril n’a pas été choisie par hasard par les militant.es puisqu’elle marque les 36 ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl tout en étant également celle de la journée nationale de Retour sur Terres. Une journée de sensibilisation pour alerter sur les projets injustes et polluants de notre région assortie d’une exhortation à reprendre le pouvoir localement.
Ainsi, une manifestation était proposée par la coordination La Loire Vivra et le collectif des résistances locales en présence d’une trentaine d’activistes ce mardi à 18h, sur le pont Royal à Orléans. Pour Jany Maufrais « la société juste et écologique à laquelle nous aspirons n’adviendra qu’en instaurant un rapport de force suffisant, comme l’on montré les grandes victoires des mouvements sociaux, des suffragettes à la lutte pour les droits civiques, de Plogoff à Notre-Dame-des-Landes.(…) Et peu importent les promesses du président Macron réélu : tant qu’elles ne se traduisent pas en actes, nous occuperons le terrain ». Et de rappeler les victoires déjà obtenues localement comme l’annulation de l’implantation d’un village Oxylane sur une zone humide à Saint-Jean-de-Braye en 2018 ou bien encore l’abandon d’une piscine de stockage de déchets radioactifs à la centrale nucléaire de Belleville en 2020.
Dans sa prise de parole Katherine Fauvin membre de La Loire Vivra a pointé une nouvelle fois du doigt le pont et la déviation de Jargeau. Car même si le pont est en construction la militante rappelle que « les recours ne sont pas épuisés » . Elle explique également, chiffres à l’appui, que « ce projet présenté comme devant permettre une circulation plus fluide des voitures et un contournement de Jargeau va surtout être l’occasion pour de nouvelles entreprises de la logistique de s’implanter dans le secteur avec une augmentation de la présence de camions sur nos routes, puisqu’ils n’auront pas besoin de passer par les autoroutes payantes ».
La gestion de l’eau
Éric Vidal, fondateur d’Eau Secours Orléanais 45 a pour sa part évoqué la gestion de l’eau et rappelé ces chiffres : depuis le 1er janvier 2017 l’eau des 22 communes de la Métropole est gérée par la collectivité et non plus par les communes elles-mêmes. Le privé y domine puisque pour l’eau potable le privé règne sur 100% de sa production, 75% de sa distribution et 65% de la gestion clientèle.
Idem pour l’assainissement où le privé a la main sur 30% de la distribution, sur plus de 80% de l’assainissement collectif et sur 100% de l’assainissement privé.
Toutefois, les services Eau et Assainissement seront revus le 1er janvier 2024. L’occasion pour les élu.es métropolitains de choisir les futurs modes de gestion, public, privé ou mixte, pour l’eau, l’assainissement, les eaux pluviales et la défense incendie. Ces élu.es se retrouveront le 13 juillet 2022 à la Métropole pour en débattre. Eau Secours Orléanais 45 dénonce à ce propos le manque de concertation avec les associations d’usagers et les citoyen.nes puisque c’est nous usagers qui au final payons cette gestion de l’eau.
Le nucléaire aussi en ligne de mire
De leurs côtés les militant.es du collectif Alarme Nucléaire de l’Orléanais ont donc rappelé le triste anniversaire de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl du 26 avril 1986 située rappelons-le en Ukraine. Un site toujours hautement radioactif et investi par les Russes dès le début de la guerre, le 24 février 2022. Sans oublier les six réacteurs de la centrale de Zaporitza, également aux mains des Russes.
Banderole anti-nucléaire, manifestation Retour de Terres du 26 avril 2022 au pont Rpayl à Orléans. Photo Sophie Deschamps
Dans son intervention, Danielle Bouchard membre du collectif a rappelé que nos centrales (quatre dans notre région) « sont vulnérables à l’agression organisée, à l’erreur, à l’impossibilité de refroidir les installations faute d’eau ou d’électricité pour actionner les pompes. Donc vulnérables aussi au climat dont nous parlons aujourd’hui. » Puis elle a enfoncé le clou en dénonçant l’attitude de l’État : « Les associations qui informent sur ces dangers sont traitées par le mépris, les militants de Greenpeace qui s’introduisent dans les centrales sont traités de terroristes. Réveillons-nous.(…) Le nucléaire civil, la guerre nucléaire ou non sont dangereux pour le climat comme pour toute vie sur la planète. »
A noter enfin que d’autres manifestations ont eu lieu ce mardi 26 avril 2022 dans notre région : À Vierzon (18) le collectif Hangars et tout camion c’est non ! a manifesté le matin contre le trafic dense de poids-lourds. À Mer (41) le collectif À bas le béton a protesté contre le futur parc d’activités Les cent planches. Enfin à Gien (45) proche des centrales nucléaires de Dampierre-en-Burly et de Belleville, l’association Sortir du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye a fait des lectures dans le cadre des 36 ans de Tchernobyl.