Après sa course aux parrainages manquée, le président de La FRA (La France autrement), revient sur le devant de la scène médiatique. En attendant les Législatives, il invite ses soutiens à s’exprimer dimanche en rejetant l’extrême droite.
Par Jean-Luc Vezon
Gildas Vieira juge que le troisième tour (Légistatives) sera plus important que le second de la Présidentielle. Il pourrait être candidat à Blois. Crédit photo Jean-Luc Vezon. Nous avions laissé Gildas Vieira peu de temps avant la désignation par le conseil constitutionnel des douze candidats à la Présidentielle; alors en bisbille avec l’Alsacien Thomas Fritz, autre candidat citoyen, Gildas Vieira n’avait finalement recueilli que deux parrainages.
“Les cinq cents parrainages, c’est un système tronqué aux mains des partis politiques. J’avais deux cents promesses mais les maires se sont rétractés sous la pression”, explique l’infortuné élu blésois condamnant un système “qui ne donne aucune chance à un candidat citoyen libre et indépendant. Il faudrait une pétition de citoyens, 100 000 électeurs par exemple, pour se présenter. Ça serait plus juste.”
Pour manifester son opposition à ce système, l’élu a du reste fait déposer, via maître Diane Protat, avocate au barreau de Paris, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) auprès du Conseil constitutionnel pour non conformité aux droits et libertés garantis par la Constitution de 1958. Dans sa séance du 24 mars 2022, l’institution, présidée par Laurent Fabius, et où siégeait Jacqueline Gourault , a rejeté cette demande.
L’élu et ses troupes ont donc observé le premier tour depuis leur QG de la rue du Bourg Neuf à Blois, “une élection sans surprise avec une belle dernière ligne droite de Jean-Luc Mélenchon boosté par le vote utile à gauche“. Le leader de la Fra, qui ne croit plus aux partis, n’avait pas donné d’indication de vote mais pris soin d’appeler à rejeter le vote Marine Le Pen.
Une candidature aux Législatives ?
Pour le second tour, les choses sont moins simples chez les militants (voir encadré). Beaucoup hésitent entre l’abstention, le vote blanc ou le vote Macron, voire Le Pen. “Je ne donnerai pas d’indication. À la Fra, il n’y a pas de pensée unique. Chacun est libre de son vote même si Macron a montré son autoritarisme et mené une politique pour les riches”, déclare Gildas Vieira en annonçant mettre en ligne une vidéo ce vendredi dans laquelle il réaffirmera les valeurs humanistes du mouvement mais aussi son engagement pour le service public.
“Je me donne le temps de la réflexion et je vais regarder le débat télévisé”, annonce Gildas Vieira, pour qui pas de doute “le duel sera serré. La parole s’est libérée, beaucoup disent qu’ils votent Marine Le Pen”. Dans les faits, c’est bien les élections législatives qui mobilisent G. Vieira et son équipe, “ce troisième tour dans lequel les Français, qui ne sont pas si bêtes, vont rééquilibrer les choses”.
Chômage, inflation galopante, précarité (qui 1/6 des Français), déshérence des services publics… les sujets ne manquent pas pour infléchir les votes. “Pas question de ralliement à LFI ou un autre parti. Il y aura un candidat citoyen à Blois, moi ou un autre”, annonce Gildas Vieira. Les candidats déclarés Denys Robilliard (PS), François Thiollet (EELV), Malik Benakcha (LR-UDI) en attendant, sans doute, le ministre, et député sortant, Marc Fesneau, sont prévenus. Gildas Vieira ne lâche pas l’affaire. Au nom du peuple, de son bien-être et de la justice sociale.
Pour Cécile Tafial, déçue par les politiciens, ce sera un vote blanc au second tour. Photo Jean-Luc Vezon.
Des militants La Fra hésitants
Le second tour Macron/Le Pen ne fait pas la joie des militants viéristes. Pour eux, c’est un peu le choix entre la peste et le choléra. Le libéralisme financier, néo-giscardien pour l’un, l’extrémisme de droite, son nationalisme exacerbé et son cortège de rejets pour l’autre.
“Tout était programmé, joué d’avance par les puissances de l’argent, les journalistes et les lobbys”, déclare Cécile Tafial, compagne de route de la première heure de G. Vieira. L’Antillaise, qui n’a plus confiance, mettra donc une enveloppe vide dans l’urne en dénonçant “l’arrogance et le mépris d’Emmanuel Macron” mais aussi “l’indignité de Marie Le Pen dont la famille s’est enrichie avec nos impôts”. Le débat, “entre le comédien et la femme éplorée”, elle le suivra d’une demi-oreille convaincue “qu’à deux ou trois vaches près”, Macron sera réélu facilement.
Secrétaire générale de La France autrement, Marie Isabel Garcia a voté pour le candidat d’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril dernier en estimant que Marine Le Pen a été dédiabolisée par les outrances d’Éric Zemmour. “En conscience, par adhésion à mes valeurs, ce sera Macron ou le vote blanc”, annonce en transparence la bras droit (où plutôt gauche de G. Vieira). Comme beaucoup de démocrates, elle aimerait aussi que le vote blanc soit pris en compte.
“Je ne sais pas ce que je vais faire. Aucun des deux prétendants ne me convient. Tous les choix sont possibles”, précise pour sa part Sabine Koffi, une auto entrepreneuse qui a rallié l’ex “pistolero de l’Essonne” au premier tour. Ce qui préoccupe cette femme, c’est bien plus la déshumanisation de notre société, “les difficultés d’accès aux soins”, la dégringolade du pouvoir d’achat des retraités, dévoré par une inflation galopante ou l’exclusion des quartiers. Comme ses amis de La Fra, elle milite d’abord pour le bien-être de tous et la bienveillance.