Pour une histoire de taxe, tout ça, un nobliaux du Moyen âge avait voulu faire le malin et déclaré que « 99 moutons et un Berrichon ça fait 100 bêtes ». Quelques siècles plus tard, constat est fait qu’il ne faut toujours pas prendre les sis-dits locaux, au moins pour une partie d’entre eux, pour des ovins. La flamme olympique à 180 000€ ce sera « no passaran » dans le Cher. Dans l’Indre, ça passe crème, et pi pas pu !
Par Fabrice Simoes
Capture d’écran de Paris JO 2024
Une fusion entre les deux départements qui composent la région Berry, ce n’est pas pour tout de suite. On s’en doutait un peu. Cela fait des décennies que le serpent de mer se mord la queue – on avait pensé à l’Arlésienne mais là ça matchait moins – en passant de déclarations d’intentions, des petits mots d’amour qui dure toujours, à des déclamations de grands argentiers voir de boutiquiers en mal de cassette sur une quelconque galère. Ce n’est pas leur unité pour placer en tête la candidate RN lors du 1er tour des élections présidentielles qui y changera quelque chose. Las donc, le Berry est une hydre à deux têtes qui repoussent dès que l’une est coupée. Le passage ou pas de la flamme olympique, en 2024, sur les deux territoires en est une parfaite représentation. L’esprit olympique ne fera pas le lien entre les deux. Une occasion en or manquée comme un but tout fait de la Berrichonne de Châteauroux ou raté comme un essai en bout de ligne, à trois contre un, du Bourges XV !
Le CDOS et les élus du Cher ont dit non
Voilà quelques semaines, les conseils départementaux du Cher et de l’Indre étaient sur une longueur d’onde identique. Déjà, pour s’entendre, voire s’écouter, c’est plus facile. L’un et l’autre avaient demandé des informations quant au passage de la flamme olympique dans leur département respectif. On sentait bien quelques réticences de ci-de là mais rien de rédhibitoire. 180 000€ pour cinq tee-shirts – le nombre de relayeurs que pouvait désigner le département- ça faisait un peu cher du textile mais bon, dans l’enthousiasme de l’Olympisme …. On en était resté là.
Depuis, Jacques Fleury, le président du CD 18 a fait le tour des popotes dans le Nord du Berry, pris conseil auprès du CDOS aussi. Une large consultation qui mettait en évidence une frilosité assumée. La décision devait passer par une délibération et c’était donc à l’assemblée départementale de prendre ses responsabilités. Les élus du Cher ont décidé que, par un vote unanime, que nenni la flamme ne viendrait pas, dans deux ans, éclairer les foyers de Bourges de Saint-Amand-Montrond ou Vierzon. Ou alors à la télé ! Les 38 conseillers ont ainsi suivi l’avis des successeurs Berrichons du baron de Coubertin. « Nous avons dit non au passage de la flamme mais oui aux JO. Cela ne veut donc pas dire que nous ferons rien. Nous avons simplement pensé que l’on pouvait faire autre chose. Des animations seront organisées un peu partout dans le département. Nous travaillons pour mettre en place des actions qui associeront largement le para-olympisme. Elles seront parfois ciblées, notamment auprès des collégiens » explique le président Fleury.
L’Indre a dit Oui et ouvrira la Plaine des sports
A l’inverse, du côté de l’Indre, la flamme passera par ici, ou passera par là. Une certitude, elle passera. Depuis janvier dernier, les Indriens avaient acté la candidature. Ils avaient même choisi le lieu de l’arrivée à Châteauroux ! Ce devrait être à la Plaine départementale des Sports parce que c’est « un site exceptionnel! C’est une enceinte sportive d’initiation et de pratiques sportives des disciplines développées dans l’Indre, mais aussi de compétition… » Le Président du conseil départemental de L’Indre, Marc Fleuret, a depuis confirmé le passage malgré le coût. «Il faut relativiser. C’est une somme importante mais 180 00€ ce n’est pas incohérent… On peut payer en 3 fois, et il n’y a pas de frais annexes. Pour une arrivée du Tour de France, le ticket d’entrée est à 150 000€ plus les frais annexes ! C’est dommage d’avoir ramener le passage de la flamme à de simples considérations financières. J’ai personnellement assisté à 5 arrivées de la flamme olympique et c’est toujours un moment et un engouement extraordinaire » a-t-il précisé cette semaine.
L’événement devrait être préparé en amont avec le milieu associatif. Une manière de « fédérer autour de l’olympisme ». L’élu indrien a rappelé que « Le passage de la flamme est aussi important en terme de médiatisation. Il nous semblait important que le territoire de l’Indre puisse profiter de cette dynamique. »
Par contre, on ne sait pas encore comment les flambeaux vont être convoyés entre l’Indre et le Loiret, ou l’Eure-et-Loire… Le département du Sud Berry est isolé des autres départements de la région Centre-Val de Loire, favorables à la flamme, par l’arc de cercle des récalcitrants : le Cher, l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher. Il faudra donc attendre le 3ème trimestre 2023 pour connaître le parcours du Relais de la flamme.
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