Par Jean-Dominique Burtin
Six solistes d’exception. Photos: Patrick Nachbaur.
Une autorité sensible soulevant l’admiration
Éric-Maria Couturier, violoncelliste au son à cœur, Dimitri Vassilakis, l’élégant pianiste qui a remplacé au pied levé Hideki Nagano, en retrait pour précaution Covid, Sophie Cherrier, flûtiste qui déambule dans la salle, Hoe-Sun Kangh, violoniste, Aurélien Gignoux, vibraphoniste, et Alain Billard, clarinettiste, ont ainsi offert un programme intitulé “Promenade sonore autour de Claude Debussy” forçant, avec une évidente autorité sensible, l’admiration. Le temps d’une belle soirée de musique chambre à la technique au cordeau et à l’intimisme décoiffant, les œuvres de Monsieur Croche auront flirté, délicatesse comme interprétation personnelle faisant, avec d’autres brèves et cependant éternelles pièces nouvelles signées Messiaen, Takemitsu, Montovani, Murail et, bien en tendu, Pierre Boulez, le fondateur de
l’Ensemble Intercontemporain.
D. Vassikalis, S. Cherrier, E-M Couturier en répétition. Photo P.N.
Un concours de piano à l’élan sur le vif
En ouverture de ce très beau rendez-vous,
Isabella Vasilotta, directrice artistique, ne manque pas de resituer ce concert dans un perspective festivalière unique du concours. Elle tient à nouveau à saluer les candidats, le jury, le conservatoire pour sa puissance d’accueil et sa sollicitude, la municipalité, les partenaires économiques et, bien entendu, cet ensemble international qui apportera, avec les finalistes, la touche finale du concours ouvrant un accompagnement sur deux ans de son grand lauréat.
Isabella Vasilotta, passionnée : “En aucun cas nous ne pouvions échapper à la tentation d’inviter les solistes de cet ensemble pour un concert dédié au public et à tous les protagonistes et acteurs si engagés du concours”. Ce vendredi, force est de reconnaître qu’émane de la scène de l’Institut, lors d’un concert ou le temps suspend son vol, où ne naissent qu’échos d’artistes en communion. Tous sont les interprètes d’un dire d’une douceur véhémente et d’élans de toute beauté. Ce sont ici de très rares moments qui s’offrent aux mélomanes. Ils conjuguent la beauté du chant, la vibration, la souplesse du cri d’espoir au fil d’instantanés musicaux. Ce sont de personnelles expressions, sans failles, riches de vérité. Souvent au seuil de l’invitation à s’abandonner à la caresse de la suggestion de la danse. Un fil. Un seuil. Tout est ici affaire de subtile oscillation, d’évocation de climats, de timbres clairs et profonds. Un véritable arc-en ciel de lueurs sous tension.
Place à de nouveaux rendez-vous
Dès ce samedi 9 avril, à 19 heures, toujours à l’Institut, l’événement se poursuit avec le concert du quintette à vent de l’0rchestre symphonique d’Orléans qui se produit en compagnie de la pianiste coréenne du sud Chae-Um Kim, artiste qui avait remporté en 2020 le troisième Prix du concours de piano d’Orléans ainsi que le Prix des étudiants du conservatoire. Ce concert sera consacré à l’œuvre de Francis Poulenc.
Place, enfin, le dimanche 10 avril, à 15 heures, à la finale très attendue du concours, présentée par
François-Xavier Szimczak. Cet ultime moment de la compétition se déroulera pour les trois finalistes, Chi Ho Han, pianiste coréen du Sud, Chisato Taginuchi , pianiste japonaise, et Lorenzo Soulès, pianiste français, au Théâtre d’Orléans en compagnie de l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Julien Leroy. Les jeunes pianistes y interprèteront, notamment, la “Passacaille de Tokyo”, œuvre imposée par le concours, magnifique pièce composée par
Philippe Manoury.