Près de 500 mesures vont être mises en œuvre pour viser l’excellence environnementale d’ici à 2030. Afin de diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre la Métropole lancera dès cette année des projets innovants : production d’énergies renouvelables, création d’un dispositif pour la rénovation thermique des bâtiments, ouverture d’une « école de la transition », protection de la biodiversité.
Par Jean-Jacques Talpin
Il y a deux ans l’écologiste Jean-Philippe Grand avait émis l’idée d’organiser des « assises de la transition écologique », proposition qui avait alors été rapidement reprise par Serge Grouard. Depuis, ces assises se sont réunies avec à la clef près de 800 idées réunies en 500 propositions opérationnelles.
Certes ce n’est pas encore la « planification écologique » chère à Jean-Luc Mélenchon. Mais la « feuille de route pour la transition écologique et énergétique » adoptée jeudi soir en conseil communautaire d’Orléans s’approprie cette démarche pour engager un vaste programme environnemental et énergétique. Une démarche expliquée par Serge Grouard : « Le dernier rapport du GIEC vient encore de nous l’expliquer : on va dans le mur, il faut tout changer, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, mettre fin au massacre de la biodiversité, améliorer le traitement des déchets. »
Agglomération à énergie positive
C’est Matthieu Schlésinger, président délégué de la Métropole, qui a été chargé de mettre en musique cette « politique ambitieuse ». « Nous sommes déterminés et prêts à passer à l’action, explique-t-il, sur ces 500 propositions 90 vont être mises en œuvre ». La plus spectaculaire sera sans doute celle de produire ses propres énergies renouvelables. La future société « Orléans Métropole Énergies » sera notamment chargée de piloter cette politique avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments en évitant si possible les « fermes solaires » consommatrices d’espaces au sol. Mais d’autres énergies pourraient être mobilisées : biomasse, méthanisation, géothermie et pourquoi pas éolienne. A terme, l’agglomération veut viser le graal de « l’énergie positive » en produisant plus d’énergie qu’elle n’en consommera. Seconde action : la création d’une « plateforme territoriale de rénovation énergétique » dotée de 10 millions d’euros qui aidera les particuliers à supprimer les « passoires thermiques ».
Une « vigie citoyenne »
D’autres projets sont également dans les tuyaux : mobilité durable avec le développement du transport à la demande, ouverture d’une nouvelle déchetterie, d’un magasin de producteurs locaux pour une « alimentation saine et de proximité ». Au total près de 250 millions d’euros seront investis d’ici 2026 dans ces thématiques qui revendiqueront aussi une « transparence citoyenne » Une « école de la transition » sera ainsi créée pour la formation ainsi qu’une « instance de gouvernance durable » qui reposera notamment sur une « vigie citoyenne » de 27 membres dont 22 habitants tirés au sort. Une politique globale adoptée à la quasi-unanimité y compris par « l’écolo optimiste » Jean-Philippe Grand.
Toutes les politiques de l’agglomération vont en fait se déployer dans le cadre de ce virage énergétique. Il en va ainsi de l’arrosage du Parc floral avec les eaux de la station d’épuration, de la prévention des inondations, de l’aide à l’achat de vélos électriques (portée à 400 euros et même 1 000 euros pour les vélos cargos chers aux bobos).
Aller vers une « ville nouvelle »
Même logique « révolutionnaire » avec le PLUM (Plan local d’urbanisme métropolitain) également adopté jeudi soir. Ce premier PLUM (jusqu’à présent les PLU étaient communaux) « doit préserver la dynamique et l’attractivité de notre territoire », estime Serge Grouard. La population des 22 communes va ainsi continuer à croître notamment avec la construction de 16 000 logements mais sur seulement 490 hectares d’espaces soit 60% de moins que ce qui était prévu. 700 mesures sont également inscrites pour protéger les cœurs d’ilots, valoriser les commerces de proximité et les centres bourgs, maintenir la nature en ville, reconquérir les friches. Bref une « urbanisation sobre et verte » pour aller vers une « ville nouvelle ».
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