Le Musée du Luxembourg, placé sous la tutelle du Sénat, accueille l’exposition Pionnières : Artistes dans le Paris des années folles, conçue par Camille Morineau, conservatrice du patrimoine et directrice d’AWARE, retraçant les parcours de 45 artistes femmes précurseuses du 2 mars au 10 juillet 2022.
Par Rosa Tandjaoui
Dès la fin de la Première Guerre mondiale, le monde occidental connait une période d’intense frénésie et de liberté totale sociale, culturelle et artistique, qui démarre en 1920 et se termine en 1929.
Cette parenthèse enchantée que l’on surnommera Les Années Folles, entraine également un mouvement d’émancipation des femmes, qui avaient déjà pris goût à la liberté et fait fonctionner le pays à la suite du départ des hommes pour le front.
Durant cette période faste, Paris n’est pas en reste : elle attire des artistes venus du monde entier et notamment des femmes, qui constitueront ce que l’écrivain André Warnod appellera l’école de Paris.
Balayant le champ des possibles des arts : peinture, sculpture, photographie, arts décoratifs, textiles, cinéma, littérature ; des mouvements : cubisme, abstraction, surréalisme… et des thématiques abordées : les femmes sur tous les fronts, les avant-gardes au féminin, vivre de son art, les garçonnes, représenter son corps autrement, le troisième genre…, cette exposition d’une très grande richesse, met à l’honneur ces femmes nouvelles qui ont révolutionné l’histoire de l’art.
On passe ainsi de la Brésilienne Tarsila do Amaral, qui restitue les couleurs intenses de son pays dans ses toiles qui invitent à la rêverie, à Mela Muter, Maria Blanchard et Chana Orloff qui renouvellent le thème de la maternité, ou Tamara de Lempicka et Suzanne Valadon qui osent l’autoportrait en majesté.
Rappelons que cette exposition a été conçue par Camille Morineau, conservatrice du patrimoine et directrice d’AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions) ; association dont l’objectif affiché est : « La grande ambition scientifique d’AWARE est de réécrire l’histoire de l’art de manière paritaire. Il est grand temps de replacer les artistes femmes au même plan que leurs homologues masculins et de faire connaître leurs œuvres. »
N’hésitez pas à y emmener vos enfants dès l’âge de 12 ans, car cette visite peut tout à fait s’inscrire dans l’axe égalité filles-garçons du socle commun de connaissances et la période des Années folles en France étudiée en 3e et 1re.