Il est des spectacles que l’on qualifie de « pépite » c’est-à-dire une surprise, une trouvaille, une chance, surtout quand il s’agit de créativité et d’inédit. Et ce vendredi 1er avril, la commune de Sandillon a offert au public ce moment de pur plaisir avec Alice, une création de la troupe Collectif la Poussière, des jeunes tous issus du célèbre et prestigieux Cours Florent à Paris.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le Collectif La Poussière et l’harmonie de Sandillon dans « Alice » en spectacle le 1 avril 2022. Photo Arnaud Biffe
Ils sont six comédiens, ils sont jeunes, ils sont passionnés de théâtre. Ils se sont rencontrés au Cours Florent lors de leur formation et sont animés du désir de jouer, de créer, d’interpréter. Bien décidés à ne pas rester inactifs dans l’attente d’éventuels contrats pour lesquels le parcours est semé d’embûches, ils se sont lancés dans la création. L’histoire d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll a retenu leur attention, mais en s’écartant des personnages et du parcours de la jeune héroïne, Stéphane Piller et Ethan Oliel ont coécrit un texte plein de surprises et de poésie.
Le spectacle a été donné une première fois au théâtre de l’escabeau à Briare où il a remporté un beau succès, encourageant la troupe à poursuivre l’expérience.
Une implication sandillonaise
L’un des comédiens a des accroches à Sandillon, la commune où il est né et a passé son enfance. Il a trouvé une oreille attentive de la part de la mairie en la personne de Marie Tauzi, adjointe chargée de la culture qui a aussitôt adhéré au projet. Et au-delà des moyens matériels à disposition, celle-ci a proposé une collaboration avec l’harmonie municipale associative. Une formation qu’elle connaît bien puisqu’elle a, par le passé et pendant douze ans, dirigé l’école de musique.
Stéphane Brouard, le chef de l’harmonie s’est à son tour investi dans le projet, en proposant des musiques déjà inscrites au répertoire de l’ensemble, mais revisitées pour la circonstance, adaptées au déroulement de l’action comme aux potentialités des instrumentistes.
Et toute cette alchimie donne un spectacle vivant, tonique, porté par la mise en scène de Victor La Guennec et Aymeric Haumont, avec les lumières de Sinclair Quatrefaes. Tous sont issus du fameux cours Florent, on ne change pas une équipe qui gagne !
Un spectacle tout public
Les Sandillonnais se sont déplacés. La salle des fêtes est pleine à craquer, on rajoute des chaises, chacun se cale. Des ribambelles d’enfants assis sur des tapis au premier rang donnent d’emblée une tonalité participative et joyeuse à un spectacle qui décoiffe. Les personnages sont nombreux, changent de costume et de place, Alice court après le lapin blanc avant que la reine ne vienne clouer tout le monde sur place. Les décors bougent autant que les personnages en une véritable chorégraphie qui utilise toute la salle. Les intermèdes musicaux sont bienvenus et rajoutent de l’intensité à l’action, ou de la détente, suivant les moments. Les réflexions et rires fusent côté enfants, mais ne nous y trompons pas. L’intrigue est aussi destinée aux adultes avec les réflexions sur le sens de la vie, le temps. Charades ou tirades captent l’attention de tous, laissant à chacun le soin d’imaginer son propre pays des merveilles.
« Alice » a ravi le public de Sandillon. Photo Arnaud Biffe
La performance de tous les acteurs du spectacle est à souligner. Et il ne reste qu’à saluer les comédiens pour leur talent, les musiciens pour leur implication et les services de la mairie pour leur soutien apporté à un spectacle qui le mérite et qui, à n’en point douter, ira loin. C’est en tous cas ce que nous lui souhaitons, en laissant le dernier mot à Absolem, un personnage interprété par Ethan Oliel : « Oh je n’ai pas toujours aimé les livres et les mots, non, mais ceux-là ont été les secoureurs de ma solitude, ils ont été mon voyage à moi. »
Bon voyage donc à Alice et au Collectif La Poussière !
Pour en avoir plus : collectif.lapoussiere@gmail.com