Très loin des clichés des films de prison, Etienne Comar nous propose un film réflexif sur la puissance du chant, son exercice libérateur. Avec des personnages complexes qui se retrouvent dans un cadre restreint, son film difficile à réaliser est pourtant dominé de bout en bout par une rigueur cinématographique, scénario, direction d’acteurs, montage. Etienne Comar raconte à Magcentre ce qu’il a investi dans ce travail, et ce que ses acteurs-trices ont apporté.
Par Bernard Cassat
En 2016, Etienne Comar avait réalisé Django. A l’ombre des filles est son deuxième film comme réalisateur. Qui parle lui aussi de musique. Mais Etienne reste un homme du milieu du cinéma. Producteur et scénariste, il a à son actif de nombreux films pour lesquels il a travaillé. Depuis longtemps, il pensait à ce scénario, où un chanteur lyrique, en mauvaise passe dans sa vie, accepte une proposition de diriger un atelier de chant dans une prison de femmes.
Etienne Comar nous raconte l’importance pour lui de cette idée de chant libérateur, et comment le personnage de Luc (Alex Lutz) s’est petit à petit dessiné, face aux caractères très fouillés des cinq femmes emprisonnées qui viennent à l’atelier. Jouées par des actrices (Agnes Jaoui, Veerle Baetens, Hafsia Herzi) et des non professionnelles, il a beaucoup travaillé le casting. Dans le film, elles sont enfermées, le chanteur est coincé dans sa vie et ne peut plus avancer. La confrontation va donc être multiple. Et c’est de cette richesse qu’il nous parle.