A la suite de l’exposition sur le racisme et l’antisémitisme installée à la fac de droit, les étudiants du campus d’Orléans étaient invités ce mardi à rencontrer le Bus d’Alerte Républicaine et Démocratique (BARD) de la Fondation du Camp des Milles. Ce bus s’est donné pour mission de sensibiliser les citoyens et les jeunes, en particulier aux périls qui menacent notre démocratie à l’aide d’outils pédagogiques.
Par Gérard Poitou
Le camp des Milles était un camp d’internement et de déportation français, dans le sud de la France. Entre 1939 et 1942, il a connu l’internement d’étrangers et de résistants de 39 nationalités pour devenir finalement une antichambre d’Auschwitz avec la déportation de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants juifs en août et septembre 1942. En 2012, le site devient un lieu de mémoire et il est créé la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et éducation qui se donne pour mission d’utiliser l’histoire pour éclairer le présent en rappelant les tragédies du XXe siècle qui ont pu conduire à des régimes autoritaires dévastateurs. Cette analyse de l’histoire a permis de créer des outils pédagogiques qui mettent en évidence l’indispensable vigilance et invitent à participer à la vie démocratique face au danger que représentent les extrémismes identitaires et leur intolérance.
Un film et une plaquette intitulée “Petit manuel de survie démocratique” donnent les clefs de la résistance aux mécanismes d’une propagande de haine qui conduisent à la barbarie.
Didier Chavrier,
Vice Président à l’égalité
Comment cette initiative s’est-elle mise en place ?
Didier Chavrier : Les universités en France et l’université d’Orléans se sont engagées pour la journée de lutte contre le racisme et l’antisémitisme qui se déroule le 21 mars et on a déjà mis en place un certain nombre d’actions comme cette exposition. Dans le prolongement de cette action nous avons eu l’idée de cette intervention avec le bus du camp des Milles. Nous avons un réseau en tant que vice-présidents à l’égalité qui m’a donné l’occasion de visiter le camp des Milles, ce qui a permis de connaitre et de créer des liens avec la Fondation.
Elle intervient dans un contexte électorale particulier ?
D.C. : Oui et non, évidemment cette intervention est une intervention sur la citoyenneté et lorsque l’on parle de racisme et d’antisémitisme on parle de l’engagement citoyen dans la construction de la société, mais le camp des Milles intervient toute l’année auprès des jeunes mais aussi de certaines professions comme la police. Ces outils pédagogiques ont été créés depuis un certain temps et ils trouvent effectivement un écho particulier dans le contexte actuel. L’université, dans le cadre de ses missions de service public s’engage à lutter contre le racisme et l’antisémitisme mais aussi contre les violences sexistes, il est donc normal que l’université s’empare de ces questions.