Le groupe pharmaceutique Servier, qui a vu le jour en 1954 à Orléans, a été reconnu coupable de « tromperie aggravée » et « d’homicides et blessures involontaires » dans l’affaire du Mediator et condamné à une amende de 2,7 millions d’euros.
Malgré un chiffre d’affaires en hausse contante de 4,725 milliards d’euros en 2021, l’État va octroyer 800 000 euros d’aide à Servier, soit 30% de l’amende.
Cette belle subvention gouvernementale, révélée par Le Canard enchaîné du 23 mars, est justifiée afin de « relocaliser la production de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur dans le domaine cardiovasculaire ». Il serait bon de savoir lesquels ?
Pour ceux qui s’interrogent sur la valeur du « quoiqu’il en coûte » en matière de santé, ils en ont ainsi, désormais, une petite idée…
“Scandaleux”, dénonce la pneumologue Irène Frachon qui avait été à l’origine de l’affaire du Médiator (près de 2 000 morts) et qui s’insurge contre cette subvention aux Laboratoires Servier.
Déjà condamnés en 2021 pour “tromperie aggravée” et ”homicide et blessures involontaires” à une amende de 2,7 millions d’euros, voilà qui couvre une partie de la dette.
Mais là où Irène Frachon ne décolère pas c’est que cette aide de 800 000 € est supposée aider à fabriquer davantage de molécules ”d’intérêt thérapeutique majeur” et permettre ainsi à la France de retrouver sa souveraineté pharmaceutique. Or, parmi les cinq médicaments concernés, certains sont considérés par les autorités de santé comme inutiles voire dangereux (Triplixam et Vastarem, fabriqués dans l’usine de Gidy).
On en sait maintenant un peu plus sur la valeur du ”quoi qu’il en coûte” (en deux mots, cette fois ! ).
France info annonce, le 27 mars, avoir appris la veille la suppression de cette subvention.