Cet article a été réalisé par les élèves de la classe de première, spécialité Histoire-geo, géopolitique, sciences politiques, du lycée Jacques Monod de Saint-Jean-de-Braye (Loiret). Cela dans le cadre d’un projet d’éducation aux médias et à l’information, initié par Magcentre, soutenu par la Drac Centre-Val de Loire et coordonné par la journaliste Elodie Cerqueira, en collaboration avec Séverine Auchère et Patrick Vitte (enseignants).
Depuis deux ans, la pandémie a un impact important sur notre quotidien et touche durement les plus démunis. Alain Bourdeaux, coresponsable du centre des Restos du Cœur de Fleury-les-Aubrais, nous détaille comment l’association caritative fait face à cette situation inédite.
Par Pauline Roux, Cyrielle D’Erfurth, Jeanne Levert et Gabriel Levavasseur
« Le nombre de personnes accueillies a augmenté de 25% », nous indique Alain Bourdeaux, co-responsable du centre des Restos du Cœur à Fleury-les-Aubrais. Depuis le début de la crise sanitaire, l’association caritative a connu de nombreux bouleversements, tant au niveau des personnes précaires que des bénévoles ou de l’organisation interne.
Selon Alain, « la population de nos personnes accueillies a été sensiblement modifiée durant cette crise ». En effet, il constate une augmentation des étudiants : les emplois qu’ils occupaient (en particulier dans la restauration rapide) ayant été supprimés à cause des restrictions sanitaires, beaucoup se sont retrouvés en situation de précarité. De plus, le Centre de Fleury-les-Aubrais enregistre une hausse du nombre de personnes accueillies de 25 %. Cette augmentation découle de la suppression de nombreux emplois en intérim ou précaires et des chômages techniques ou partiels : ce sont des personnes aux revenus très bas qui se trouvent désormais dans le besoin.
Pour illustrer cette augmentation, Alain donne un chiffre : « Nous avons inscrit pour la campagne d’hiver […] pas moins de 860 familles uniquement dans notre centre de Fleury ! »
Plus de bénévoles qu’avant le Covid
« Nous avons aujourd’hui plus de bénévoles qu’avant le Covid ! », se réjouit Alain. Il explique cette augmentation par deux facteurs : l’association a bénéficié non seulement de nombreuses candidatures spontanées de la part de personnes ayant perdu leur travail et se trouvant sans activité mais aussi de la part d’étudiants voulant se rendre utiles. Même si les bénévoles de plus de 70 ans ont dû rester chez eux en raison des mesures sanitaires pendant le gros de la crise, le nombre de bénévoles était suffisant pour faire fonctionner le Centre et bien plus…
En effet, pour s’adapter à la hausse de la demande, le Centre ouvre désormais une journée supplémentaire et les distributions alimentaires ont lieu quatre fois par semaine. De plus, maintenant que les mesures sanitaires s’assouplissent, le Centre retrouve ses bénévoles réguliers. Et de nouvelles personnes, qui s’étaient impliquées durant les différents confinements, continuent à assurer leur bénévolat, bien que la plupart aient retrouvé leurs activités.
Refonte du fonctionnement de l’association
La pandémie a entraîné une modification en profondeur du fonctionnement du Centre de Fleury-les-Aubrais. En effet, outre la mise en place des gestes barrières (port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique dans la file d’attente, aération permanente des locaux…), l’organisation a dû être revue. L’accueil se fait désormais en extérieur, sous des barnums, et les distributions accompagnées ont été supprimées au profit d’un “espace café” en extérieur, pour rester à l’écoute des personnes accueillies.
« Quant aux dons, nous avons constaté avec plaisir un élan de solidarité […] et n’avons jamais manqué », s’enthousiasme Alain. Ces dons de particuliers, d’associations de commerçants, de collèges et lycées ou encore de municipalités permettent à l’association de continuer à exister et à aider les plus démunis. D’ailleurs, la collecte annuelle de mars s’est déroulée il y a peu, du 28 février au 4 mars. Cette opération, menée au niveau national, permet aux centres de subvenir à aux besoins pendant la campagne d’été, et est habituellement complétée par le spectacle des “Enfoirés”, qui assure un revenu conséquent à l’association.
Pendant la période hivernale, la Communauté Européenne contribue à fournir des denrées alimentaires à l’association à travers le FSE, Fonds Social Européen. Ce travail acharné et altruiste permet de venir en aide à des personnes dans le besoin, qui manifestent d’ailleurs leur grande satisfaction. Alain conclut en dressant un bilan plutôt positif : « Globalement, cette crise sanitaire, bien qu’inattendue et durable, nous a permis de nous réinventer, de réaménager nos locaux, de modifier nos habitudes et nous constatons avec plaisir que des liens très forts se sont tissés dans l’équipe. »
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