Le projet Cité éducatives se poursuit, associant six classes des écoles de l’Argonne et de la Source à la découverte de la musique ancienne, autour de la thématique des oiseaux. Après avoir bénéficié d’une séance avec la Rêveuse (notre article du 19 décembre 2021), participé à une répétition commentée au théâtre d’Orléans, assisté à un concert à la salle Gérard Philippe, les élèves avaient rendez-vous ce jeudi avec le Musée des Beaux-arts. Sur place, les attendaient Bénédicte Cotin, l’animatrice du Musée, et les musiciens de la Rêveuse, Florence Bolton et Benjamin Perrot.
Par Anne-Cécile Chapuis
Dès la première heure de la journée, le MBA retentit d’une animation inhabituelle. En effet les élèves de l’école Pasteur à La Source sont les hôtes privilégiés de ce haut lieu de la culture pour un moment magique de découverte des oiseaux dans la peinture. Un programme en trois temps savamment combiné par les enseignantes, les intervenantes et les musiciens, leur offre un moment hors du temps et des salles de classe.
Une découverte du musée préparée en amont
Pour la plupart des enfants, c’est le premier contact avec le musée, et dès l’entrée dans la salle des grands tableaux, le silence s’installe, les yeux s’écarquillent, les bouches s’entrouvrent laissant échapper des « oh » admiratifs. Petits enfants devant la peinture grand format ou les sculptures gigantesques, le décor est posé !
Avec Bénédicte Cotin, l’animatrice du Musée des beaux-arts (MBA), un groupe d’une quinzaine d’enfants découvre des tableaux choisis dans la peinture du XVIIe siècle pour leur thématique animale, avant d’arriver vers les oiseaux. Les enfants découvrent les détails, posent des questions, et si l’on entend parler de « la crinière du coq », c’est certainement parce que l’accent a été mis sur l’imaginaire qui anime les peintres, avec les comparaisons entre les figures réalistes et celles plus allégoriques.
La musique et ses représentations à travers les oiseaux
Avec La Rêveuse, l’on s’approche de la musique. Les enfants s’attardent devant un tableau de Breughel, puis celui de Michel Gobin (1650-1710) où l’on voit une petite partition. Et comme par magie, comme si celle-ci sortait du tableau, un fac-similé de la même partition est montré aux enfants. Les explications se succèdent sur la musique au XVIIe siècle, les oiseaux, les collectionneurs, les instruments. Et quand Benjamin Perrot prend son luth pour interpréter une Sarabande de François Dufaut, devant le tableau qui représente son instrument, la démonstration est évidente : la musique dépasse les siècles.
La matinée se termine dans la salle de l’Institut où l’intervenante Dumiste, Véronique Formont accueille les élèves pour une séance très progressive vers le concert. Avec tact et sensibilité, elle accompagne les enfants dans la découverte du lieu, son décor, son acoustique mais aussi sur les pratiques du concert : on regarde, on écoute, on se déplace silencieusement. Puis c’est le moment de l’expression, avec rythmes, souffle, percussions corporelles et chant. Une pédagogie précise et efficace qui montre le savoir-faire de l’intervenante et la préparation des enfants sur plusieurs mois.
Cette action de sensibilisation à la musique ancienne dans le cadre des Cités éducatives, conduite de main de maître par les acteurs du projet, est aussi un parcours découverte vers les institutions culturelles de la ville d’Orléans. Une dernière séance est prévue au MOBE intitulée « quel bec, quelle dent » qui devrait conclure la thématique de l’oiseau dans toutes ses dimensions.
Une bien belle entreprise qui devrait passionner les élèves et, pourquoi pas, susciter quelques vocations ultérieures ?
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