Alors que les sondages donnent toujours Jean Luc Mélenchon en troisième position derrière Marine Le Pen à vingt trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, la France Insoumise tenait meeting ce vendredi à Orléans pour encore espérer éviter un remake de 2017 au deuxième tour.
Par Gérard Poitou
Meeting la France Insoumise Orléans photo Magcentre
L’effort de mobilisation de l’Union Populaire est intense sur toute la France avec pas moins d’une trentaine de meetings par semaine avec l’espoir de mobiliser les abstentionnistes mais aussi de convaincre les électeurs de gauche du vote utile (ou efficace) comme semblait en témoigner dans l’assistance quelques militants “divers gauche” venus se persuader de ce choix nécessaire pour le 10 avril. Loin du show survolté d’une droite extrême, le meeting de la France Insoumise se déroulait devant une salle qui réunissait près de deux cents participants venus écouter quatre intervenants pour traiter largement du programme “L’Avenir en commun”.
Ce fut d’abord Emma Fourreau qui traita de la situation de la jeunesse qui bien que très abstentionniste est aussi la première à se mobiliser pour le climat, preuve qu’elle est prête à adhérer à un projet politique qui sort de l’alternative droite/extrême droite. Claire Lejeune, ancienne d’EELV, est intervenue sur l’écologie pour rappeler que la course au profit du capitalisme est incompatible avec une économie respectueuse de l’environnement en prenant l’exemple de la déviation de Jargeau, dévastatrice des paysages de Loire si chers à Maurice Genevoix: le maire de Bou présent ne put qu’applaudir !. Elle citera aussi l’élevage intensif dénoncé par L214, pour finir par une référence au livre prémonitoire de la crise climatique de l’auteure américaine Rachel Carson “Un printemps silencieux” en souhaitant que ce printemps 2022 retentisse de la victoire du projet d’une sixième république.
Puis ce fut le tour du député de Seine Saint Denis, Eric Coquerel de se livrer à l’exercice original de débattre avec un absent, sur le programme du “Président des riches” révélé la veille lors d’une conférence de presse de quatre heures. Répondant point par point aux chiffres du bilan présenté, tant en matière de pouvoir d’achat dont la progression “moyenne” a surtout profité aux plus riches, de baisse du chômage par augmentation des radiations, ou de la création d’entreprises dont les deux tiers sont des emplois “uberisés”. Retour aussi sur la baisse des impôts avec la flat tax et l’ISF qui sera rétablie dès le début du nouveau quinquennat. Et dans les mesures proposées, le retour de la retraite à 60 ans finançable en imposant l’égalité des salaires entre hommes et femmes, un smic à 1.400 euros et un RSA sans obligation de travail à 1.063 euros, le refus de la directive européenne de mise en concurrence pour les services publics, et face à l’inflation qui prend de l’ampleur, un blocage des prix des produits de première nécessité, notamment des carburants, pour lutter contre l’érosion du pouvoir d’achat du plus grand nombre.
Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire la France Insoumise à l’assemblée, conclut ce meeting en évoquant le sort des femmes tant sur l’égalité salariale que la parité notamment en politique, mais aussi la formation d’une police républicaine à l’écoute des violences faites aux femmes. Applaudissement nourri quand elle évoque la victoire récente de la gauche au Chili, aux pays de Pinochet et du libéralisme débridé des économistes de Chicago, avant d’appeler à rejoindre la marche pour la 6ième république prévue ce dimanche 20 mars à Paris… pour garder espoir !
Meeting la France Insoumise photo Magcentre