La préfecture et les services de l’État sont fin prêts pour accueillir au mieux les réfugié.es ukrainien.nes déjà présents chez nous mais surtout celles et ceux qui vont arriver dans les prochains jours. Une mobilisation sans précédent.
Par Sophie Deschamps
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’on a jamais vu une telle mobilisation des services de l’État envers des réfugiés habituellement accueillis au compte-goutte. Mais à situation exceptionnelle, une guerre en Europe, et à l’approche de l’élection présidentielle, le gouvernement français met les petits plats dans les grands pour accueillir en France jusqu’à 100 000 ukrainien.nes, surtout des femmes et des enfants. La mairie d’Orléans participe également, avec l’arrivée de 150 personnes ce vendredi 18 mars 2022.
Priorité à l’hébergement
Pour les services de la préfecture, il s’agit tout d’abord de bien évaluer la situation. Ainsi, la préfète de Région et du Loiret, Régine Engström précise qu’il faut distinguer trois flux de réfugiés : ceux envoyés par l’État, ceux générés par les collectivités locales et enfin les arrivées diffuses “au fil de l’eau” parfois dans des villages. A noter le cas particulier du Montargois qui accueille déjà 39 réfugié.es.
Dans le Loiret 1800 places d’hébergement ont été débloqués dont 36 places d’hébergement d’urgence. La priorité est donnée à des solutions d’hébergements collectifs dans la Région pour un meilleur accompagnement. Le logement social n’est pas sollicité pour ne pas pénaliser les autres demandeurs de ce type d’habitat.
À noter aussi le bel élan de générosité des Français avec dans notre région 1500 hébergements mis à disposition gracieusement par des particuliers. Les associations Imanis et AIDAPHI ont été mandatés par la préfecture afin de vérifier la conformité de ces logements.
Redonner une scolarité normale aux jeunes
Le rectorat se retrousse aussi les manches avec un dispositif d’ampleur afin d’accueillir des élèves dans n’importe quel établissement scolaire : école, collège, lycée et même université. Comme l’a indiqué Katia Béguin, rectrice de l’académie d’Orléans-Tours : « Nous avons déjà l’habitude d’accueillir des élèves de pays et de langues très varié.es. » Ainsi, les 23 unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) qui existent déjà dans des collèges et des lycées vont fonctionner à plein avec des cours intensifs de français deux heures par semaine. Toutefois ces enfants seront scolarisés dans les classes pour mieux s’intégrer avec un enseignant et des élèves référents.
Mais dans un premier temps c’est l’accueil de ces enfants déplacés qui va être privilégié avec un entretien initial avec la famille afin d’évaluer le niveau scolaire des enfants mais aussi les besoins sociaux.
Deux jours plus tard les enfants seront accueillis dans les établissements avec l’objectif insiste la rectrice « de les sécuriser pour qu’ils se sentent bien à l’école et ainsi apaiser les traumatismes tout en maintenant la continuité pédagogique de leurs apprentissages avec des emplois du temps aménagés. Le maître mot c’est l’adaptation ».
Dans le cas précis des étudiants, l’université de Tours accueille déjà de jeunes Ukrainien.nes mais pas encore celle d’Orléans. Ces étudiant.es ont les mêmes avantages que les boursiers avec une facilité d’accès au chambres du Campus, des repas à 1 euro ainsi que la remise d’un pécule de 500 euros à leur arrivée.
La protection temporaire activée en Europe
La protection temporaire créée en 2001 après le drame de l’ex-Yougoslavie est activée pour la première fois de son histoire en Europe. Concrètement, cette disposition simplifiée par rapport au droit d’asile permet un séjour immédiat de 6 mois renouvelable jusqu’à deux ans pour tous les réfugiés ayant quitté l’Ukraine depuis le 24 février 2022. Une indemnisation de 17 euros par jour pour une famille de 4 personnes. L’accès à la Protection Universelle Maladie (PUMa) créée en 2016 ainsi qu’à une complémentaire santé leur permettra également d’avoir accès aux soins avec des médecins mobilisés en réseau pour effectuer des consultations et l’activation de la cellule d’urgence médico-psychologique du Samu 45.
Enfin cette protection temporaire autorise ces réfugié.es à exercer une activité professionnelle dans le cadre des dispositifs réglementaires.
Des dons financiers plutôt qu’alimentaires
Par ailleurs la préfecture recommande de faire des dons financiers plutôt qu’en nature car les structures chargées de les trier croulent déjà sous les colis.
Pour faire un don en ligne vous avez l’embarras du choix : La Croix-Rouge, la Fondation de France, le Secours Catholique, le Secours Populaire, Caritas…
A noter enfin que selon la préfecture aucun Loirétain n’est parti combattre aux côtés des Ukrainiens.
Dès leur arrivée dans notre région les Ukrainien.nes sont invité.es à contacter la préfecture au 02 38 81 40 00
Un numéro accessible 24h/24 et 7j/7. Un courriel leur est également dédié : pref-ukraine@loiret.gouv.fr
Les formulaires de protection temporaire sont également disponibles en ligne en ukrainien, en français et en anglais. Il est recommandé de le remplir en ligne avant de se rendre à la préfecture pour faciliter les démarches.
Les personnes qui souhaitent parrainer des familles ukrainiennes peuvent se signaler sur le site parrainage.refugies.info
Les services de l’État du Loiret recherchent des traducteurs ukrainien-français pour l’accueil des réfugiés. Les bénévoles peuvent s’adresser au courriel suivant : ddets-direction@loiret.gouv.fr