« Le poisson, la jeune fille et la lune » remplacent les écrans

La nouvelle création pour jeune public de la Compagnie des 3 Cris a connu ses premiers spectateurs en Berry voilà peu. Elle vient d’être intégrée, et les ateliers qui vont avec, à la programmation de la semaine sans écran qui se déroule actuellement, dans l’Indre, dans le cadre de la campagne de Prévention Santé Éducation et Numérique.

Par Fabrice Simoes

Le poisson aimait jouer avec la lune. Photo Fabrice Simoes

En ombre chinoise, le petit poisson vit libre et heureux. Le meilleur moment de la journée pour lui c’est le soir. La lune qui brille dans le ciel est sa meilleure amie. Ils jouent ensemble à leurs jeux favoris : cache-lune et attrape-poisson. La Compagnie des 3 cris est entrée dans l’univers de l’enfance avec une nouvelle histoire Le poisson, la jeune fille et la lune. Assis sur des coussins, un parterre bien sage, composé d’une ribambelle de marmots, a les yeux scotchés sur les écrans de toile. Après les premiers effets de surprise – quand il fait tout noir et que t’es petit, ça fait un peu peur – la magie opère.

Les doudous sont bien serrés. Les papas se la joue super cools protecteurs. Les mamans sont en mode câlin tout plein. Attentive, la marmaille se fait tour à tour interrogative et admirative. Au final, les petits en prennent plein les mirettes. Au final, les presque grands, ceux qui viennent d’entrer au CP, lancent un sans équivoque « super trop bien ». Au final, les grands – parents impliqués – ceux qui n’ont pas encore perdu leurs âmes d’enfants, profitent de l’accalmie avant la tempête de questions qui ne va pas tarder en rentrant à la maison.

L’envers du décor, on rallume les boites à lumière pour le “Comment ça marche?” Photo Fabrice Simoes

Derrière les panneaux de toile, alors que les fausses bougies de la rampe sont désormais éteintes, Cécilia S., co-directrice de la Compagnie des 3 Cris explique… Elle rallume une boite à lumière et verse quelques gouttes d’eau dessus, de vaguelettes apparaissent sur la toile. Les pré-ados attentifs adhèrent au fameux « Comment ça marche ? ». La magie opère encore. Et la chorégraphe espère que, cette semaine, dans l’Indre, au Poinçonnet, à Déols, entres autres, elle fonctionnera toujours –   a pas de raison ! – dans le cadre de la semaine sans écran.

Jeux d’ombres et de lumières     

Après un faux départ en automne dernier, la crise sanitaire avait rattrapé le monde artistique. Elle avait réduit à sa plus simple expression le spectacle vivant. Pour la Compagnie des 3 cris c’était un coup d’arrêt alors qu’elle venait de créer un diptyque Le temps passe et Avant que j’oublie, plus qu’évocateur de la maladie d’Alzheimer. Cependant, en parallèle, la compagnie avait commencé à travailler sur un projet totalement nouveau pour elle : un spectacle jeune public.

Le style se voulait essentiellement basé sur les jeux d’ombres et de lumières avec un conteur-musicien (Guillaume Rivière), au contact du public – une proximité délicate – une manipulatrice (Anne Trémolières) et une manipulatrice-danseuse (Cécilia S.) derrière trois écrans de toile. Quant au contenu, c’est une « écriture collective en plateau » mis en scène par Niko Lamatière, créateur de la compagnie et son autre co-directeur, assisté de Francis Labbaye. Une vraie aventure scénique face à un public nouveau… et plus exigeant qu’il n’y paraît.

Jeux d’ombres et de lumière, la jeune fille peut récupérer les graines. Photo Fabrice Simoes

Les premières représentations, après résidence à la Décale de Vierzon, dans le cadre du partenariat Artistes en Territoire conduit par l’équipe culturelle municipale, ont validé le schéma de la pièce et prouvé qu’elle pouvait s’appréhender à plusieurs niveaux de lecture selon les âges.

Dans l’Indre, comme précédemment dans la deuxième ville du Cher, au préalable du spectacle, les artistes proposeront des ateliers et des animations dans différentes écoles, en partenariat avec la Ligue de l’enseignement – Fédération des organisations laïques (FOL). Une manière d’éveiller à la culture nos chères têtes blondes, brunes, rouquines et tutti quanti.

Conteur-musicien, ce n’est pas la plus facile des tâches. Photo Fabrice Simoes

En Berry Sud, la démarche est cependant un peu plus ciblée puisqu’elle questionne quant à la possibilité de vivre sans écran, une journée, une semaine… et comment se passer du téléphone, de la tablette, de l’ordinateur, la télévision, etc. s’en passer, pas tout le temps, simplement un peu. Juste le temps de lire, d’écouter de regarder et de voir. Sans écran, sur la toile pourtant, le petit poisson vit libre et heureux. Avec sa meilleure amie la lune qui brille dans le ciel, ils jouent ensemble à leurs jeux favoris : cache-lune et attrape-poisson.

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