L’association orléanaise Joie en m’Arche va ouvrir début 2024 deux maisons accueillant une quinzaine de personnes souffrant de handicap mental entourées par une dizaine d’encadrants. Cette première maisonnée sera suivie par une seconde à Orléans avec le même objectif : la vie communautaire, l’inclusion et la prise en charge au quotidien du handicap. Mais il faut pour cela alimenter le budget de l’association !
Par Jean-Jacques Talpin
La future maisonnée de l’Arche qui verra le jour début 2024 au clos du Hameau à Saint-Jean-de-Braye est née sous de bons auspices avec de généreux donateurs. Car le projet initié en 2015 par l’association orléanaise Joie en m’Arche (coprésidée par André Magnon-Pujo et Patricia Derouette) développe un projet coûteux. Pour acheter un terrain de 3 000 m2, construire deux maisons avec des studios accueillants chacune 7 personnes et une dizaine d’encadrants Joie en m’Arche a besoin de 3 millions d’euros. Plus de la moitié sera supportée par l’emprunt, le reste par des subventions des collectivités (Saint-Jean-de-Braye, conseil départemental, Région État, Action Logement).
Mais il manquera encore 600 000 euros pour permettre à ce projet d’éclore. Bien insérée dans le tissu économique de l’Orléanais Joie en m’Arche a donc lancé des appels tous azimuts en direction des entreprises, des mécènes et bien sûr des particuliers. Pour porter cette « noble cause » l’association invitait vendredi soir Jean-Dominique Sénard, président de Renault Group venu mobiliser les troupes et les donateurs.
André Magnon-Pujo et Jean-Dominique Sénard Photo Magcentre
Les hauts et les bas de l’Arche
Pour ce capitaine d’industrie le capitalisme rime parfaitement avec éthique et responsabilité. « Si le capitalisme n’évolue pas dans ce sens explique-t-il on se prépare des moments difficiles. Il y a urgence à ce que cela évolue pour l’avenir de nos démocraties ». C’est donc cette « quête de sens » qui le pousse à soutenir ces projets de maisonnées construites par le groupe Valloire et qui seront suivie par un second projet à Orléans.
Pour collecter ces fonds l’association mise sur la réputation de l’Arche créée août 1964 par le canadien Jean Vanier pour regrouper des personnes avec et sans handicap vivant en communauté entourées d’accompagnants. D’inspiration chrétienne, mais sans lien fonctionnel avec l’église catholique, la communauté a essaimé dans 38 pays avec 153 communautés. En 2000 l’Arche signalait à la justice les pratiques d’abus sexuels de son fondateur décédé en 2019 à 90 ans. Un scandale que la communauté affirme aujourd’hui avoir surmonté en ayant elle-même joué la transparence pour dénoncer ces faits qui l’ont pourtant traumatisée.