L’Orchestre Symphonique d’Orléans n’en finit pas de surprendre son public

Le troisième concert de la saison de l’Orchestre Symphonique d’Orléans, intitulé « SaxOphoniques ! » a fait fort en proposant un programme centré sur le saxophone. Cet instrument habituellement absent de la musique symphonique a été mis sur le devant de la scène dans une programmation où la qualité le disputait à l’originalité.

Par Anne-Cécile Chapuis

Le public, comme les musiciens, a découvert la personnalité de Quentin Hindley, chef invité mais pas totalement étranger aux scènes orléanaises car, comme il tient à le rappeler lui-même, il a joué au sein de l’OSO dès son plus jeune âge et a bien connu la figure de proue de l’époque, Jean-marc Cochereau, dont il est le neveu. Un petit vent d’émotion traverse les rangs à cette évocation.

Dès son premier geste, c’est « place à la musique ! »


La Création du monde de Darius Milhaud est une œuvre toute en finesse qui fait appel à un effectif instrumental restreint. 17 instruments, tous solistes, entourent le saxophone qui d’emblée colore l’ensemble d’une sonorité chaude et veloutée. Les six phases du morceau font alterner les passages lents avec les séquences plus « jazzy », montrant la révélation pour le jazz qui fut celle du compositeur en 1920.

Le quatuor Zahir existe depuis 2015 et mène une carrière internationale, ponctuée de nombreux prix. © JCMF

La pièce suivante est un concerto pour quatuor de saxophones de Jean Martinon, qui débute par un long prélude pour le quatuor avant l’introduction de l’orchestre. Les saxophones, qui tiennent place d’un quatuor à cordes, montrent leur haut niveau d’homogénéité et de musicalité, renouvelant avec bonheur la palette sonore à laquelle le spectateur est habitué.

La ferveur de l’interprétation

Après l’entracte, c’est le concerto pour saxophone de Martial Solal. Le devant de la scène est occupé par Jean-Charles Richard, qui passe du baryton au soprano et qui offre une prestation « décoiffante » teintée d’improvisations auxquelles les cordes, le trombone et les percussions (vibraphone, marimba, batterie) donnent la réplique. Quand on sait que ce concerto a été dédié à jean-Charles Richard, gendre du compositeur, et qu’il a été créé en 2019 avec ce même soliste, on comprend la ferveur de son interprétation.

La dernière pièce du concert est le très beau « Appalachian Spring » d’Aaron Copland, qui évoque le parcours des pionniers américains dans leur installation en Pensylvanie, avec les moments âpres comme les plus doux, magnifiquement rendus par l’orchestre, mené par la direction souple, efficace et pertinente de son chef.

Quentin Hindley. Droits réservés

 

Passé les premiers étonnements, le public accueille la nouveauté avec ouverture et intérêt, sous des applaudissements nourris qui amènent un bis enthousiasmant. Le chef évoque la triste actualité, soulignant que la musique n’est ni neutre ni indemne des interrogations, avant de proposer « une petite douceur irlandaise » rondement menée par la caisse claire de Rémi Bernard et où les saxophones s’en donnent à cœur joie avec un orchestre partie prenante dans un rythme endiablé qui déclenche une ovation bien méritée.

“Sax’Ophonique !”

Samedi 26 février 20 h30
Dimanche 27 février 16 h

Théâtre d’Orléans Boulevard Pierre Ségelle 45000 Orléans
http://www.orchestre-orleans.com/concert/saxophonique/

 

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