Quand la ville d’Orléans nous dévoile ses mystères

L’Office de Tourisme de la ville d’Orléans (45) organisait vendredi dernier une visite guidée à travers le centre ville pour découvrir les secrets et autres mystères de la cité Orléanaise. Au cours de cette déambulation, les quelques curieux ont pu se délecter de quelques anecdotes pour le moins surprenantes.

Par Antoine Lebrault

Ancienne gargouille de la Cathédrale Sainte Croix, adossée à un puits sur la Place Saint-Pierre Empont Photo : Antoine Lebrault

La météo assez capricieuse de vendredi n’a pas perturbé le petit groupe de curieux venus découvrir ou redécouvrir les légendes urbaines de la ville d’Orléans. La ville n’a rien à envier à la Sologne, autre terre fructueuse d’histoires et de légendes. Au détour d’une rue, d’une place, les anecdotes sont nombreuses au sein de la cité Orléanaise. Durant près d’une heure et demi, on se laisse porter par ces récits à la réalité parfois douteuse.

Durant la promenade, un arrêt est fait à proximité de l’église Saint-Pierre-le-Puellier. Nous remontons à 989, date historique à Orléans puisque un évènement décime totalement la cité. Un incendie vient ravager la ville, ainsi que le faubourg de l’Est. La Cathédrale Sainte Croix est lourdement touchée par les flammes et de gros travaux furent entrepris sous les règnes successifs de Hugues Capet et de Robert le Pieux. La légende raconte que l’incendie fut provoqué par la présence d’un loup quelques mois plus tôt, et que l’animal était le signe d’un mauvais présage. La bête fut aperçue par les habitants totalement apeurés. Le loup se serait par la suite réfugié en haut du clocher de l’église Saint-Pierre-le-Puellier pour échapper à la foule qui voulait sa peau. Un matin, à l’aube, les chanoines et les prêtres de l’église réussirent à capturer l’animal, qui chuta du clocher. Durant sa chute, le loup aurait fait sonner les matines.

Le sourire se devine sous le masque des inscrits. Malgré le vent et la pluie qui menaçait, l’ambiance est joviale. Catherine, venue passer quelques jours à Orléans pour les vacances, est heureuse de son inscription : “Je ne connaissais pas vraiment Orléans en arrivant. Je découvre avec plaisir la ville, son architecture et ces histoires qui la caractérise. Je reviendrais avec plaisir, pour savoir si de nouvelles histoires seront racontées.

La langue pendue d’une gargouille…

La visite se poursuit et le petit groupe s’arrête sur la place Saint-Pierre Empont, en face d’un puits, contenant une gargouille. Il s’agirait d’un vestige de l’ancienne Cathédrale Sainte Croix. La bouche ouverte et la langue pendue de la gargouille nous amène à une autre légende urbaine de la ville. Nous remontons au XVIe siècle, où un châtiment était réservé aux femmes qui raillaient l’autorité publique. Il s’agit de la pierre des bavardes. Toute femme étant prise sur le fait de la diffamation se voyait châtiée. On pendait au cou de la bavarde une lourde pierre qu’elle était obligée de porter à travers la ville. Les décisionnaires de justice accompagnaient la condamnée pour la moquer et la bafouer en public, et également pour montrer quel sort était réservé aux femmes ayant la langue un peu trop pendue. Le châtiment n’était réservé qu’aux femmes, les hommes s’en sortaient uniquement avec une amende…

Avant de clôturer la visite guidée, un éclaircissement est apporté par le guide suite à une question relative quant au sens de l’expression populaire ” Les Chiens d’Orléans “. Le terme est en fait une référence directe aux canons ou aux fusils des Orléanais durant la guerre de Cent Ans. Les Anglais auraient utiliser le terme de chiens pour qualifier les combattants de la ville. D’autres explications sont plausibles, par exemple pour caractériser la fidélité des habitants de la ville pour le roi et pour la religion catholique. Enfin, d’autres utilisent l’expression pour qualifier le caractère austère et peu avenant des Orléanais.

Orléans est une terre de légendes comme le prouve le parcours réalisé durant la visite qui est truffé de légendes et d’anecdotes. L’Office de Tourisme devrait annoncer plusieurs dates pour de nouvelles expéditions d’ici le printemps, pour une activité des plus sympathiques et ludiques.

Commentaires

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  1. Chiens d’Orléans ? l’origine de ce qualificatif ( merci pour les vrais chiens !) est peut être due au fait que la mairie d’Orléans fut pour le moins pingre pour ne pas dire mauvais payeur quand Denis Foyatier (le sculpteur) demanda une avance pour payer le bronze , ce qui lui fut refusé.
    C’est peut- être là l’origine de ces chiens qui aboient aux basques du maire de la ville sur le bas relief Est de la statue( celui orienté vers la mairie), une façon pour l’artiste d’inscrire pour longtemps le fait qu’au 19 ème siècle la ville était réputée pour être le “coffre fort de la Beauce” et donc près de “ses” sous.

    • J’ai habité Chartres 20 ans, on disait la même chose des chartrains, il n’y avait pas plus pingres et radins !
      Et en plus c’est vrai pour les chartrains d’origine, j’en ai connu pour avoir fait ma carrière professionnelle dans ce milieu beauceron (villes et campagne).
      Par contre lorsque que vous aviez gagné leurs confiances, ils étaient fidèles et charmants !

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