Les candidats Républicains déjà prêts pour les législatives

[Carnets de campagne]

Les trois candidats de l’alliance LR-UDI pour les législatives du 12 au 19 juin sont déjà dans les starting-blocks. Deux sont déjà investis : Pascal Brindeau, député sortant UDI sur le Vendômois et la figure montante, Malik Benakcha sur le Blaisois. En Sologne-vallée du Cher, Pascal Bioulac « ennemi intime » de Guillaume Peltier semble tenir la corde pour l’investiture.

Par Jean-Luc Vezon

Le parti de Christian Jacob a donc dégainé ses calibres le premier pour ces élections qui vont suivre la présidentielle de quelques semaines. Normal dans un département où la chasse au gros est reine direz-vous. L’objectif déclaré est double : animer la campagne de Valérie Pécresse, donnée numéro deux dans les sondages derrière le président mais aussi se préparer à dézinguer les deux députés sortants.

Guillaume Peltier, le porte-flingue enflammé d’Eric Zemmour d’abord, transfuge de LR, étiquette avec laquelle il avait été élu en 2017 avec 53,93 % des voix face à Jean-Luc Brault (En Marche), emblématique patron du Controis. Si le porte-parole de l’ancien journaliste n’a pas encore déclaré ses intentions, beaucoup s’imaginent que l’ultra médiatisé promoteur de l’union des droites ne lâchera pas l’affaire et ne reculera pas, comme un âne solognot dans la pâture, face à Pascal Bioulac.

LR aimerait aussi le scalp du ministre des relations avec le parlement Marc Fesneau élu facilement en 2017 (69,15 %) face au candidat du Front national Michel Chassier. Ministre depuis octobre 2018, Marc Fesneau avait alors cédé sa place à son suppléant Stéphane Baudu jusqu’à la démission, en juillet dernier, pour cause d’incompatibilité de celui-ci. Situation inédite, la circonscription est donc « en vacance de député », une incongruité qui fait le lit des populismes et aiguisent les appétits gourmands du candidat LR Malik Benakcha.

Malik Benakcha, jeune espoir du parti gaulliste

Leader de l’opposition blésoise et au sein de l’agglomération, le jeune chef d’entreprise de 33 ans (Com’Locale) s’est fait une place à force de pugnacité, de travail et a gagné en crédibilité. « Je suis candidat pour deux raisons, d’abord pour participer à la victoire de Valérie Pécresse, seule candidate à posséder la capacité de battre Emmanuel Macron qui a fracturé notre société en créant des crises ; ensuite parce que je veux défendre un programme de rupture basé notamment sur la restauration de l’ordre public, une école qui joue son rôle de formation, une immigration choisie ou un choc de simplification pour nos entreprises », développe Malik Benakcha.

Pourfendeur « d’un président non candidat mais déjà en campagne en utilisant l’argent public pour sa réélection », le patron d’Osons l’avenir juge la circonscription prenable, « une circonscription désertée par son député ce qui illustre bien qu’aux yeux d’Emmanuel Macron un élu de la nation ne sert à rien dans un système déconnecté du peuple et des territoires ». Il devra pour cela faire beaucoup mieux que les 13,21 % de Damien Henault au premier tour en 2017 sous la bannière LR.

Duel sur l’étang … pour l’investiture en Sologne

« Petit fromage » pour la droite depuis les nuits électorales de victoire du défunt Roger Corrèze, la conquête 2e circonscription du Loir-et-Cher, dont une bonne partie couvre la Sologne, agite les esprits chez les Républicains. Deux postulants sont sur la ligne de départ : Virginie Verneret, conseillère départementale du canton de Chambord (et binôme de Guillaume Peltier) et Pascal Bioulac, conseiller départemental-maire de Lamotte-Beuvron. Dans l’opposition, Pascal Bioulac avait quitté LR avec perte et fracas s’opposant à la possible entrée de Guillaume Peltier, dont il ne partage pas les valeurs extrémistes, dans la majorité départementale.

« Après plusieurs années d’engagements locaux, mairie, département, Pays de Grande
Sologne, Communauté de Communes Cœur de Sologne, dans la droite ligne qui a toujours été la mienne, Gaulliste Républicaine avec des convictions fortes, je suis candidat aux élections législatives de juin prochain », a d’ores et déjà annoncé l’impétueux Pascal Bioulac pressé de terrasser son rival d’extrême droite.

Virginie Verneret se prévaut pour sa part du soutien des adhérents LR et de sa fidélité au parti. C’est donc les instances parisiennes de LR qui vont trancher dans un contexte où Pascal Bioulac a déjà reçu le soutien de Pascal Brindeau et de plusieurs personnalités comme Patrice Martin-Lalande. Son investiture permettrait par ailleurs son retour (celui de son suppléant dans les faits) au sein de la majorité départementale… du pain béni sans compter l’hypothèse avancée par certains esprits chagrins du risque d’une investiture Modem ou Lrem.

A noter que le comité de soutien à Valérie Pécresse a été constitué en début de semaine. Baptisé « Le Loir-et-Cher avec Valérie Pécresse », il comprend plusieurs poids lourds de la politique locale comme Philippe Gouet, président du département, le sénateur UDI Jean-Marie Janssens, Catherine Lhéritier, présidente de l’association des maires et 1ère vice-présidente du département, Pascal Brindeau, député UDI, l’ancien député Patrick Martin-Lalande (1993-2017) sans oublier l’ambitieuse conseillère départementale Virginie Verneret. Ce comité a aussi reçu l’appui de Maurice Leroy, désormais installé à Moscou, et d’une cinquantaine d’élus.

« La force de la candidature de Valérie Pécresse est de rassembler les forces électives de LR, de l’UDI, des centristes d’Hervé Morin et, plus largement des indépendants et divers droite », explique Pascal Brindeau donné pour sa part largement favori dans la 3e circonscription où Maurice Leroy l’avait emporté aussi aisément qu’un char russe envahissant le Donbass ou la Crimée avec 61,06 % des voix face à Marlène Martin (LREM).

Proche de Valérie Pécresse et acteur de son comité stratégique, le député annonce sa venue prochaine en Loir-et-Cher (mais aussi celle de Damien Abad) et la tenue de réunions dans les trois circonscriptions du département.